Rencontré en marge de la 9e Matinale de l’Export, organisée par le Cepex, Ahmed El Karm, Pdg de l’Amen Bank a livré à leconomistemaghrebin.com son point de vue quant à ce nouveau Code …
leconomistemaghrebin.com : Que doit, à votre avis, apporter le nouveau Code de l’investissement ?
Ahmed El Karm : On n’a pas besoin d’un code de l’investissement de 40 à 50 pages. On conçoit un Code pour pouvoir cacher certains dysfonctionnements quelque part par ce qu’on n’a pas soigné convenablement dès le départ certaines dispositions.
Les pays développés n’ont pas un code de l’investissement. Il faut libérer l’acte d’investissement, faire face aux entraves administratives et mettre en place les meilleurs instruments de motivation. Au-delà des subventions, il faut ouvrir les portes à la capacité d’agir en toute indépendance pour aller à la conquête des marchés extérieurs.
Le nouveau Code de l’investissement tunisien a fait un pas important. Les mécanismes d’investissement doivent chercher quelques objectifs. Il a besoin d’une transition. Il faut qu’il encourage l’investissement dans les régions intérieures où l’environnement n’encourage pas l’investissement. Cet appui doit être limité dans le temps et dans les zones géographiques. Il faut donc un code de l’investissement libéral. J’ai confiance en la capacité tunisienne de saisir cette ouverture pour commencer à investir.
Mais un nouveau Code de l’investissement est très demandé par les investisseurs locaux et étrangers …
Ils avaient peut-être un doute quant aux entraves administratives qui pourraient se mettre en jeu et limiter leurs activités. Toutefois, il y des fondamentaux à respecter. Il ne faut pas, par exemple, exercer des activités illicites ou celles qui pourraient porter atteinte à l’environnement … Il faut, en outre, fixer des dispositions dans le cade d’une orientation stratégique qui cible essentiellement les régions intérieures et l’emploi des jeunes. La règle doit toujours être la liberté.
Il faut s’attaquer aux vrais problèmes, protéger l’appareil de production, améliorer l’infrastructure et les conditions et faire fonctionner convenablement l’appareil judiciaire pour protéger les investisseurs. Il faut aussi faire en sorte qu’il fasse bon vivre dans les régions.
Que faut-il retenir, selon vous, de l’ancien Code ?
L’ancien Code qui date de 1974 n’a pas plus l’âme qui a été voulue par ceux qui l’ont conçu. Il faut forcément le changer pour l’adapter aux contraintes de l’économie mondiale. Nous sommes aujourd’hui dans une tout autre économie . Il y a aujourd’hui de nouveaux secteurs, de nouvelles activités, de services intelligents (Tic, santé…). Il faudrait trouver un cadre approprié pour développer convenablement ces pistes novatrices et se projeter d’ores et déjà dans l’avenir. La Tunisie doit se concentrer essentiellement sur les services d’intelligence. Il y a éventuellement un soutien à donner à ce type d’activités.