Cela fait plus de quatre ans, depuis le 14 janvier 2011, que les Tunisiens se demandent ce qui s’est passé ce fameux jour et beaucoup de questions sont restées sans réponse. Serons-nous amenés à connaître un jour la vérité, ou faudra-t-il attendre un demi-siècle, des générations?
Peut-on parler de ces théories de complot qui ont marqué le fameux Printemps arabe?
Des théories qui remettent en question l’événement du 14 janvier. C’est justement la question à laquelle a tenté de répondre l’ancien chef d’état major Rachid Ammar, lors de son intervention d’hier, sur la chaîne El hiwar ettounsi, au cours de l’émission El Yawm etthamen ( Le huitième jour).
Selon lui: « De nombreux points nécessitent des réflexions. Cela dit, c’est la première fois que je révèle aux Tunisiens ce qui s’est passé le 14 janvier, tout juste après la fuite de Ben Ali, les personnes présentes au ministère de l’Intérieur, à savoir, Mohamed Ghannouchi, ancien Premier ministre, Ahmed Friaa, ancien ministre de l’Intérieur, Ridha Grira, ancien ministre de la Défense, m’ont demandé si l’institution militaire avait l’intention de prendre les rênes du pouvoir, sinon ce serait le mouvement Ennahdha qui gouvernerait », m’ont-ils dit.
Et de poursuivre : « Et bien entendu, de par mon poste, j’ai refusé, car je crois en la démocratie, en la légitimité des institutions. Cela dit, l’institution militaire n’avait aucunement l’intention de se cramponner au pouvoir. Son seul et unique intérêt était de renforcer ses capacités opérationnelles pour assurer la protection des citoyens et des institutions de l’Etat, ce qui est notre rôle, et il n’y a aucun mérite à cela, pour la simple et bonne raison que nous avons servi notre patrie ».
Sur un autre sujet, à savoir « le bilan du nombre de morts”, l’ancien chef d’état major a déclaré que le nombre exact s’élève à 337 du 17 décembre 2010 jusqu’au 8 mai 2011, soulignant qu’à la veille du 14 janvier, le nombre de personnes mortes était de 104, et que quant au jour même du 14 janvier, il y avait eu 28 morts.
Et de continuer : « Il y a également 14 personnes parmi les forces de l’ordre, cinq militaires et 86 parmi les prisonniers; et pour ce qui des 205 autres, il faut aussi comprendre que l’état d’urgence avait été décrété, et ces personnes là ont fait entrave à l’état d’urgence« .
Et de conclure: « Personnellement, il fallait agir ainsi pour qu’il y ait moins de dégâts possibles, et ce que j’ai fait, je l’ai fait pour servir mon pays. Et la preuve de ce que j’avance est dans la comparaison entre la situation en Tunisie et celle des autres pays qui ont connu des soulèvements. Où sont-ils aujourd’hui? Et nous, qu’avons-nous accompli à ce jour ? Des élections libres et transparentes! La Tunisie a-t-elle gagné son pari sur la démocratie ? Voilà que le pays est confronté à de multiples problèmes, d’ordre politique, économique, ou social, ou encore sécuritaire. Cependant, le plus important dans tout ceci est de relever ces défis considérés comme majeurs et de répondre aux attentes très fortes des Tunisiens « .