Chiheb Bouden, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, était l’invité du Mardi de l’ATUGE, hier 6 novembre, pour débattre de la situation de l’enseignement universitaire en Tunisie, en présence de quelques membres de l’association et des directeurs de quelques universités privées.
Le ministre a indiqué que le ministère de tutelle a signé plusieurs accords bilatéraux pour attirer les étudiants étrangers avec des quotas pour chaque pays. Et d’indiquer que les écoles et les instituts publics n’ont pas toujours la souplesse pour attirer des étudiants étrangers et d’indiquer la possibilité de le faire à travers les universités privées : « Nous souhaitons qu’il y ait un enseignement supérieur de qualité qui puisse avoir une bonne réputation dans la région capable d’attirer un maximum d’étudiants étrangers.
Nous considérons que cela peut être un service que nous offrons à l’exportation puisque nous avons une masse critique de docteurs et d’enseignants et nous considérons que les étudiants étrangers qui obtiendront leurs diplôme en Tunisie seront nos meilleurs ambassadeurs à leur retour dans leurs pays d’origine. C’est un axe stratégique ».
Cependant, le ministre a estimé que cette mesure est possible le jour où nous aurons de bonnes universités privées ou des universités privées qui travaillent dans le cadre du partenariat public-privé. Et de rappeler que les textes en vigueur ne le permettent pas et que le ministère est en train de repenser les textes pour établir un partenariat public-privé : » Il faut se donner le temps nécessaire pour réformer les textes juridiques comme il se doit. »
Revenant sur le rapprochement de l’Université du monde économique, Chiheb Bouden a indiqué qu’ une commission chargée de la réforme de l’enseignement supérieur a été créée au sein du ministère. Elle est représentée par les représentants des universités, les syndicalistes. cette commission a travaillé en synergie avec les conseils scientifiques des universités afin de faire un diagnostic de la situation et des propositions qui figurent dans un document contenant un plan d’action stratégique pour la réforme de l’enseignement supérieur en Tunisie. Parmi les recommandations le ministre en a cité deux : la première touche à la gouvernance en tant que gestion à l’interne et le comportement de l’université avec son environnement socioéconomique. Le deuxième grand relais, selon le ministre, est la carte universitaire : « Nous avons hérité une carte où il y a une dispersion d’institutions universitaires : « Nous n’avons presque pas de campus universitaire en Tunisie » et de préciser que la synergie entre les universités et les entreprises ne peut se faire que lorsqu’on met les universités dans un environnement socioéconomique adéquat.
Dans le même le contexte, il a indiqué qu’il existe des disparités entre les établissements universitaire en ce qui concerne la relation des universités l’environnement socio-économique tout en indiquant que toutes les universités n’ont pas forcément un rapport étroit avec l’environnement socioéconomique.
Répondant à une question sur le rang des universités tunisiennes dans le classement PISA, le ministre a expliqué que la régression est due à la réactivité de l’étudiant et sa manière de réfléchir. « La régression d’une année à une autre dans ce classement est due à la méthode d’apprentissage et de restitution chez l’élève et chez l’étudiant ».
Par ailleurs, il a souligné que le phénomène des cours particuliers touche à la sphère universitaire : « Il n’est pas suffisant que l’Etat interdise ces cours, il faut que les parents d’élèves soient conscients», précise-t-il.