Suite à la dernière polémique et les revendications relatives à l’allocation chômage, leconomistemaghrebin.com a contacté Lotfi Ben Aïssa, expert en finances publiques et en fiscalité au sein du Front Populaire qui nous a livré son point de vue sur la possibilité de la création d’une caisse de chômage.
Précisant sa vision du concept, il a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une prime aléatoire et qu’elle s’inscrit dans une approche positive et constructive, à savoir: « Allouer une allocation de 200 dinars par mois aux jeunes diplômés chômeurs prioritairement, qui seront identifiés comme tels. Cette somme leur servira à chercher un travail ou une formation et cette prime devra être limitée dans le temps et gérée par la caisse nationale de Sécurité sociale », explique-t-il.
Et de considérer que cette prime doit être soumise à un contrôle et à un suivi. Autrement dit, les bénéficiaires de la prime doivent prouver qu’il sont en train de chercher une formation ou un emploi et si ce n’est pas le cas, le concerné doit être déchu de cette prime.
Notre interlocuteur a précisé que l’objectif principal d’un montant pareil est d’aider les jeunes dans leurs recherches d’emploi et non pas de les entretenir. « Elle vise à aider les jeunes dans leurs déplacements en recherche d’emploi et la préparation des papiers nécessaires et tout ce qui se rapporte aux efforts de recherche », indique-t-t-il. Et de continuer : « d’ailleurs, je préfère l’appeler prime de recherche d’emploi et de promotion et non prime de chômage .
Caisse de chômage et financements complémentaires
Comment cette caisse va-t-elle être financée ? À cette question, Lotfi Ben Aïssa propose l’impôt ponctuel sur la fortune pour pouvoir assurer la survie de cette caisse.
Interpellé sur la possibilité de la création d’une caisse pour financer des projets pour les jeunes chômeurs à faible taux d’intérêt, il a estimé que cette mesure n’exclut pas l’autre et qu’elles peuvent être complémentaires.
« Que la conjoncture actuelle permette ou ne permette pas la création d’une caisse de chômage, il faut tenter toute les solutions pour sauver les jeunes tunisiens, avant qu’ils n’empruntent le chemin de la contrebande et du terrorisme et de l’immigration clandestine », conclut-t-il.
Il est à rappeler que l’allocation de chômage est l’une des revendications de l’Union des diplômés chômeurs et le cheval de bataille de Hemchi Hamdi président du parti politique Courant Al-Mahaba qui a appelé à organiser une manifestation dans ce sens.