leconomistemaghrebin.com a rencontré, en marge du 13e Rendez-vous de Carthage, organisé par la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances, l’Union générale des assureurs arabes ( UGAA ) et la Société tunisienne de réassurance ( Tunis RE ) sur l’assurance, l’investissement et le développement, l’ancien ministre des Finances Jalloul Ayed, pour avoir son avis sur le développement du secteur de l’assurance en Tunisie.
M. Ayed a affirmé qu’il y a plusieurs défaillances liées au cadre réglementaire du secteur de l’assurance. « Il faut, à mon avis, redoubler d’efforts pour développer l’assurance-vie. En comparaison d’autres pays africains et européens, le montant des primes émises demeure très faible. Un travail est à faire par les compagnies d’assurances, notamment en matière de services offerts aux assurés. Les sociétés d’assurances devraient jouer un rôle important dans l’investissement, le développement du marché financier et les entreprises tunisiennes », a-t-il dit.
Interpellé sur les produits à développer sur le marché tunisien, M. Ayed a fait savoir que la part des produits vie est très faible par rapport aux produits non vie, où l’automobile se taille la part du lion. « Il faut donc développer la part de l’assurance-vie. Celle-ci peut dégager des primes beaucoup plus importantes », a-t-il déclaré à leconomistemaghrebin.com.
Convaincu de l’importance de l’assurance classique dans le développement du secteur, M. Ayed considère que ce produit est une composante comme les autres et qu’en Tunisie, l’assurance islamique est encore en phase embryonnaire.
« On devra travailler sur une stratégie en amont pour diversifier les produits d’assurances, ce qui permettra à la Tunisie d’atteindre le niveau moyen en termes de primes émises, de part de l’assurance dans le PIB et par rapport au revenu par habitant. Il faut aussi encourager la bancassurance pour renforcer la convergence entre l’assurance et la banque, en inculquant une vraie culture de l’assurance », explique Jalloul Ayed.
Et d’ajouter que les compagnies publiques d’assurance devraient jouer un rôle important dans le développement du secteur financier parce que les principaux investisseurs dans un pays comme la Tunisie sont censés être les investisseurs institutionnels.
Optimiste, M. Ayed estime que l’industrie de l’assurance en Tunisie n’a pas atteint encore son potentiel. Le chemin est long devant les compagnies d’assurances. Il faut anticiper. Pour lui, si l’entrée de nouveaux opérateurs étrangers sur le marché tunisien est bénéfique, pourquoi ne pas accepter la concurrence avec des compagnies étrangères. Cette concurrence doit exister si l’implantation des nouveaux opérateurs est destinée à dynamiser le secteur.
J’y ai passé dix ans, et le secteur n’a fait que « marche arrière » en matière de compétences et d’innovation. A titre d’exemple, aucune société d’assurance privée ou publique n’a proposé ou ne propose des plans de retraite complémentaire à la C.N.S.S. abordables
(A part la C.A.V.I.S, bien entendu) alors que le marché, au regard du plafonnement de la retraite servie par la Sécurité Sociale, est demandeur.
Quand on voit ce que les assurances européennes proposent en matière d’innovation, on est en droit de se demander s’il ne serait pas mieux qu’ils participent beaucoup plus aux capitaux de plusieurs Compagnies d’assurances, quitte à devenir majoritaires et les diriger, en redorant ainsi l’image d’un secteur qui se ternit de plus en plus.
Dernièrement, les assureurs ont soit disant déclaré leur intention » d’accélérer » le processus d’indemnisation (qui peut, selon leur propres dires, peut atteindre, voire dépasser un délai d’un an).
En fait c’est une reconnaissance du mal endémique qui caractérise ce secteur : la méconnaissance chronique des garanties, la lourdeur du processus d’indemnisation, un outil informatique souvent obsolète, etc..
Quand on est sûr de son fait, de la couverture d’assurance qu’on a vendu et que le réseau informatique ne plante pas, la décision d »indemniser ou d’avancer un montant d’indemnisation ne se fait pas attendre…