Estimant que la croissance rapide de la finance islamique « peut devenir un facteur de stabilité en raison des notions de partage du risque et d’échanges basés sur des actifs tangibles », Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a annoncé, lors d’une conférence organisée par le FMI et la Banque centrale du Koweït, que son institution allait s’impliquer davantage dans le développement de ce secteur.
«La finance islamique peut en principe devenir un facteur de stabilité financière car le partage du risque réduit le ratio d’endettement et les échanges sont adossés à des actifs tangibles donc entièrement garantis», a-t-elle déclaré.
«Les banques islamiques offrent également des contrats de partage des bénéfices et des pertes qui permettent de réduire les pertes et d’atténuer le risque de contagion dans le cas d’une crise du secteur bancaire», a-t-elle ajouté, indiquant que cette plus grande capacité d’absorption des pertes de capital que permet la finance halal est l’un des objectifs clés de la nouvelle réforme de la réglementation bancaire mondiale.
La directrice générale du FMI, souligne l’AFP, a révélé dans ce cadre que son institution allait davantage s’impliquer dans le secteur de la finance islamique, avec une plus grande surveillance bilatérale et aide analytique : « La finance compatible à la Charia doit cependant augmenter le nombre de ses clients, uniformiser les normes et améliorer le cadre réglementaire afin d’atteindre son plein potentiel », a-t-elle ajouté.
Rappelons que la finance islamique interdit la spéculation, la collecte des intérêts et les investissements dans des actifs risqués et illicites comme les jeux de hasard et les ventes à découvert.
Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et d’autres organismes financiers internationaux estiment que les avoirs des banques islamiques ont été multipliés par neuf à 1800 milliards de dollars entre 2003 et 2013, soit une progression de 16% par an. Ils dépasseraient actuellement les 2000 milliards. Plus de 40 millions de personnes dans le monde sont actuellement clientes d’une banque islamique. Ce secteur va encore doubler de volume à 4000 milliards de dollars en 2020, selon des experts.