Interpellé par leconomistemaghrebin.com au sujet des négociations sociales et comment concilier le pouvoir d’achat des ouvriers du secteur privé et la pérennité des entreprises qui passent par un contexte économique difficile, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail, chargé de la Fonction publique, Hfaiedh Hfaiedh, a indiqué que la conciliation entre le pouvoir d’achat des ouvriers et la pérennité des entreprised demeure un axe majeur sur lequel la centrale syndicale travaille.
« Souvent l’UGTT a reporté les négociations quand la conjoncture économique que traversent les entreprises et la situation économique grave du pays l’exigeaient. Nous avons même aidé certaines chambres indépendantes de l’UTICA à résoudre leurs difficultés « , confie-t-il.
Et de continuer : « Il faut partager les sacrifices entre tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes : les ouvriers se sont sacrifiés en 2013 et n’ont pas bénéficié d’augmentations salariales et en 2014, plusieurs entreprises n’ont pas accordé d’augmentations à leurs ouvriers. Pis encore, plusieurs chefs d’entreprise n’honorent pas leur devoir fiscal, ainsi je peux dire que la situation n’est pas équitable », précise-t-t-il.
D’après notre interlocuteur, l’UGTT sait que dans la conjoncture actuelle, les chefs d’entreprise sont capables d’accorder aux ouvriers des augmentations salariales et d’améliorer ainsi leur pouvoir d’achat, en attendant l’amélioration de la situation économique du pays.
D’après Hfaiedh Hfaiedh, malgré les difficultés du secteur touristique, la majorité des investisseurs ont exprimé leurs prédispositions à entamer les négociations, tout en sachant qu’ils sont indépendants de l’UTICA. Le secteur des banques est aussi capable d’accorder des augmentations salariales d’après lui. Cependant, il a reconnu l’existence de plusieurs problèmes dans le secteur du textile, au niveau de l’exportation et des incitations : « Nous sommes prêts à accorder aux entreprises en difficulté plus de souplesse dans le délai de virement des augmentations salariales », propose-t-il.
Répondant à notre question relative au calendrier des grèves dont la première commence le 19 novembre à Sfax, Hfaiedh Hfaiedh a déclaré qu’il existe actuellement des contacts entre la présidente de l’UTICA, le secrétaire général de l’UGTT et le chef du gouvernement, pour pallier à la crise et de rappeler que la grève est un droit reconnu dans la Constitution tunisienne : « Nous espérons toutefois aboutir à un arrangement avant le 19 novembre », conclut-il.