Le saviez-vous, Nida Tounes, ce parti du président qui ne tient plus son rejeton, tousse et de plus en plus fort jusqu’à en suffoquer. Mais pourquoi tousse-t-il, pour dire un peu à la manière de cet enchanteur qu’a été le délicieux humoriste français Fernand Reynaud ? Vous le savez certainement. On dit qu’il s’agit d’une maladie infantile propre aux nouveau-nés et que ça passera avec le temps, sauf que le pays, lui, est dans tous ses états, et cela ne passe pas. On frôle même la catastrophe. Pour un mouvement hétéroclite qui a été élu pour … ne pas gouverner ou presque, c’est presque une insulte.
Trop, c’est trop pour nos pauvres neurones au bord de l’épuisement. Mais pourquoi vouloir nous infliger une telle punition, un tel châtiment, alors qu’il eût été plus simple et surtout plus raisonnable de voir les choses autrement ? Et puis, pourquoi diable cet entêtement de certains médias à vouloir coûte que coûte inviter le porte-parole de Hizb Ettahrir Ridha Belhaj pour qu’il nous fasse entendre ses sornettes, à moins que ce ne soit du racolage médiatique au nom d’une conception bien particulière de la liberté d’expression.
Pourquoi diable continuer à offrir un tremplin à ce dangereux personnage, pour qu’il continue à nous débiter sa théorie fumeuse sur le califat et ses bienfaits, comme si, encore une fois, cela ne suffisait pas ? Pourquoi lui donner une parole que lui et ses semblables se hâteront de confisquer à la première occasion venue ? L’autre dimanche, sur la chaîne Al hiwar Attounoussi et sur le plateau de « Pour seulement celui qui ose » du trublion du PAF Samir El Wafi, il a eu fort à faire face à des contradicteurs affûtés et décidés à en découdre et qui, pour son malheur et notre satisfaction, ne lui ont laissé aucun répit.
On a ainsi réentendu les deux ou trois choses que l’on savait déjà sur ce personnage trouble et ses acolytes, quand bien même il faudrait aller chercher du côté de ceux qui font tout pour que cette formation scélérate soit présente sur l’échiquier politique, au risque d’entrer en collision avec la loi. Mais là aussi, de quelle loi s’agit-il ? De celle qui fait libérer en héros un imam, dont la culture wahhabite est avérée ? Hizb Attahrir, avez-vous dit ? Jamais à court de retournement, M. Belhaj a voulu jouer les modérés, en se montrant attentif à l’art, en vain. Cela m’a tout de suite ramené au président russe Vladimir Poutine et à ce qu’il pense de la modération. Roublard comme sait l’être l’ours de l’Oural, il a posé une question simple à ceux qui croient encore qu’il est possible de discuter avec les coupeurs de têtes : est-ce-que les terroristes modérés décapitent les gens de façon modérée ?
Le leader du Hizb appréciera, comme il appréciera cette autre sortie du chef du Kremlin : il y a cinquante ans, la rue m’a appris une règle, si la bagarre est inévitable, il faut frapper le premier. Justement, avec Vladimir, ça cogne très fort en ce moment et pas seulement en Syrie ! Restons en Syrie pour avouer qu’il ne faut pas être vraiment sorcier pour déchiffrer cette montée d’adrénaline chez nos amis Saoudiens et Qataris qui, tenez-vous bien, ont osé proférer des menaces à l’endroit du tsar de Russie rien que parce que ce dernier a la nostalgie d’un passé qu’il veut absolument ressusciter et que cela a l’air de marcher pour lui. Vous l’aurez deviné, cherchez la main d’Obama. Cela ne vous rappelle-t-il pas une autre main ? Ceci étant, on peut se réjouir que la diplomatie soit de retour et c’est bien au président russe qu’on le doit, quoi qu’en pensent ses pourfendeurs. Sacré M. Poutine, vous êtes un judoka averti dans le sens plein du terme, vous le valez bien !