Les précipitations enregistrées de septembre jusqu’à la mi-novembre ont été trop faibles pour garantir un bon démarrage de l’actuelle campagne agricole. En fait, novembre se caractérise par des températures journalières élevées et des sols assoiffés attendant la clémence du ciel. L’ensemble du milieu rural avec ses 13 millions d’habitants, sept millions d’hectares et 20 millions de têtes de bétail vit un stress hydrique inquiétant.
Est-ce les conséquences du réchauffement climatique? Les précipitations sont devenues moins fréquentes et plus erratiques avec une nette régression des quantités recueillies annuellement. Le nombre de jours de pluie par campagne agricole se situe entre 30 et 60 jours actuellement au Maroc. En somme, la rareté et l’irrégularité des précipitations renseignent sur le caractère crucial de la question de l’eau et expliquent la très grande vulnérabilité des activités agricoles.
Novembre coïncide avec la période de semis d’environ sept millions d’ha de cultures pluviales de base (céréales, légumineuses, fourrages et autres). Mais, les actuelles conditions climatiques défavorables ralentissent les opérations de labour et de semis. Il y a une réticence générale des agriculteurs.
Côté élevage, la végétation spontanée dans les parcours n’est pas encore verdoyante pour affourager les troupeaux. Heureusement, la paille et l’orge de la récolte de 2015 vont servir à entretenir les animaux jusqu’au retour de la pluie et l’abondance des fourrages.
Par contre, dans les périmètres irrigués, les cultures sont relativement en bon état et les activités agricoles se déroulent similairement à une campagne agricole normale. Les récoltes des agrumes, des olives et des cultures maraîchères se déroulent bien. Le semis de la betterave et autres cultures irriguées progresse à un rythme normal, même si les réserves en eau des barrages ne sont pas au maximum.