Sur le développement, l’entrepreneuriat et la solidarité Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, s’est exprimé ce matin lors d’un panel dédié à la thématique « L’entrepreneuriat dans l’économie collaborative », organisé à l’occasion de la semaine internationale de l’entrepreneuriat à l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage, devant un public composé essentiellement d’étudiants et d’enseignants.
D’après Yassine Brahim, rien que de regarder ce qui se passe actuellement dans le monde, on se rend compte qu’il est à l’aube d’une troisième révolution industrielle. La première était celle des machines à vapeur, la deuxième celle de la découverte du pétrole quant à la troisième, c’est celle des énergies renouvelables. Comment minimiser les effets négatifs tout en allant au plus vite au but final, à l’objectif principal de l’économie, à savoir la prospérité ? s’interroge le ministre pour qui le capitalisme de marché n’a pas su répondre à cette question car ce modèle économique malgré les réussites qu’il a accomplies a encore ses lacunes et ses défaillances, estime-t-il.
Dans le même contexte, le ministre a indiqué que l’entrepreneuriat, le bénéfice et la solidarité ne sont pas des concepts contradictoires et qu’on peut concilier, indique-t-il et d’insister sur l’importance de l’économie collaborative qui est capable de donner cet apport pour concilier économie et solidarité.
L’économie se trouve devant trois facteurs, indique le ministre, à savoir l’Etat qui prend en charge et assume son rôle quant aux régions défavorisées, notamment son rôle social, le marché et le tiers secteur qui regroupe les associations, la société civile et différents organismes. Ce secteur a une employabilité assez faible d’après le ministre, il emploie environ 0,5% de la population contrairement à d’autres pays où il emploie 15%.
« Nous avons pour objectif de faire monter le nombre des personnes travaillant dans le tiers secteur à 15% en 2020 surtout que le pays est très en retard par rapport à d’autres pays dans ce domaine » indique-t-il. Le ministre a indiqué que le Maroc est en avance par rapport à la Tunisie dans le secteur des énergies renouvelables bien que cette dernière ait commencé à s’intéresser à ce secteur bien avant lui, regrette-t-il.
Revenant sur la situation du pays, le ministre a indiqué que l’indice de pauvreté a atteint 4% ce qui demeure énorme :« L’Etat investit énormément dans les régions intérieures, cependant le secteur privé ne prend pas le relais », déplore-t-il.
Dans le même contexte, il a regretté que « le système de la formation professionnelle ait été détruit. Dans un pays comme la Suède, 60% des chefs d’entreprise n’ont pas accédé à l’université », argumente-t-il.