Le marché automobile tunisien est encore convalescent : sur les huit premiers mois de l’année 2015, 34 091 véhicules ont été immatriculés, un chiffre en baisse de 5,9 % par rapport à la même période en 2014.
Dans ce contexte morose, souligne Jeune Afrique, c’est le segment des petites cylindrées qui s’en sort le mieux, prenant 10 % du marché (contre 2,5 % en 2010). Les concessionnaires ont dû s’adapter, à commencer par le groupe leader, Ennakl Automobiles (Volkswagen, Seat, Audi, Skoda et Porsche), qui conserve 15,4 % du marché tunisien (+ 9,22 %).
La montée en puissance des marques asiatiques confirme l’importance des petites cylindrées. En Tunisie depuis six ans, le coréen Kia se place déjà en cinquième position des ventes avec un chiffre d’affaires de 116,8 millions de dinars en 2014.
Les concessionnaires liés à l’ancien régime, note la même source, supportent mieux le ralentissement du marché. Ils continuent de bénéficier, comme au temps de Zine el-Abidine Ben Ali, de plus gros volumes d’importation. C’est le cas d’Ennakl Automobiles et de Stafim Peugeot, qui, en 2010 comme en 2015, sont restés respectivement premier et troisième plus gros importateur de voitures.
Le marché parallèle légal est le grand bénéficiaire de la course aux prix bas. En cas de retour au pays, les Tunisiens de l’étranger peuvent rapatrier leur voiture en s’acquittant de taxes réduites. De nombreux émigrés préfèrent monnayer ce droit, auprès d’intermédiaires qui font revenir et revendent les voitures ainsi réimmatriculées à bas coût. En 2014, ce commerce a représenté 52 % du marché des voitures neuves, contre 29 % en 2010.