Suite à l’attentat terroriste, le Conseil national de la sécurité a annoncé que 12 mesures urgentes seront mises en place, notamment la fermeture des frontières avec la Libye pendant 15 jours et la mise en place d’un programme d’intégration des jeunes à l’employabilité, en particulier ceux qui se trouvent dans les régions frontalières ( 25 régions), a déclaré Hamza Meddeb, chercheur au Centre Carnegie au Moyen-Orient.
Hamza Meddeb a rappelé l’existence de craintes et menaces sérieuses en provenance de la Libye, notamment avec le chaos que vit ce pays, ce qui justifie une mesure pareille. « La fermeture de la frontière pour 15 jours est une mesure préventive et n’oublions pas que l’Algérie a fermé ses frontière avec le Mali et la Libye auparavant. Il se peut que cette décision vienne suite à des renseignements sérieux sur l’existence de menaces terroristes venant de la Libye », indique-t-il.
Revenant sur les retombées économiques de cette décision, le chercheur a indiqué qu’elle ne causera pas de souci puisqu’elle ne durera que 15 jours uniquement. « Mais si cette mesure devait se prolonger, le problème va se poser, raison pour laquelle il faut penser à des mesures qui soient plus importantes et plus sérieuses et ça ne veut pas dire la fermeture définitive des frontières », dit-il et de poursuivre : « Une stratégie de sécurisation des frontières doit être mise en place, un contrôle attentif de toutes les marchandises et un suivi des personnes suspectes », recommande-t-il
Quant à la décision relative à l’intégration des jeunes des régions frontalières à l’employabilité, le chercheur a indiqué que c’est une décision très importante : « Il y a un besoin d’intégration de la jeunesse dans les régions frontalières. Il faut créer des emplois dans ces régions-là notamment des emplois agricoles, créer des sources de revenus qui correspondent aux besoins de ces régions tout en prenant en considération leurs spécificités », dit-il.
Par ailleurs, il a indiqué qu’il faut réfléchir à une approche globale pour le développement régional dans ces régions-là. Sur ce volet là, il a déconseillé les travaux de chantier qui n’ont aucune valeur ajoutée et ne génèrent pas de richesses ni pour le pays et ni pour les jeunes : « Intégrer les jeunes est une priorité mais la question qui se pose est comment ? » s’interroge-t-il.
Le pays fait face au terrorisme depuis fin 2012 et malheureusement la mise en place d’une stratégie contre le terrorisme a tardé, regrette-t-il, notamment avec la succession des attaques terroristes au Bardo et à Sousse « Mais mieux vaut tard que jamais », conclut-il.