Il faut dire que le Tunisien n’a pas vraiment le choix, il n’a que sa foi et sa joie de vivre pour faire face à ce déferlement de haine qui s’abat sur son pays. « Pas de drapeau noir, pas de drapeau taché de sang, le drapeau tunisien est rouge et blanc» , telle est la consigne qu’un grand nombre de Tunisiens se sont transmis durant la soirée sanglante d’hier. Certes le cœur du Tunisien se serre de tristesse, mais malgré la douleur et la stupéfaction, les boutades allaient bon train sur les réseaux sociaux, déjà…
La Tunisie se réveille, étourdie par un attentat aussi lâche que ceux qui l’ont précédé, et attristée par la perte de 12 de ses enfants, mais elle continue à avancer. Rien ou presque n’a changé, les Tunisiens se sont remis au travail de bonne heure, les manifestations culturelles notamment les JCC se dérouleront comme prévues, et aucune annulation n’a été annoncée.
Il n’y aura pas de deuil national, il n’y aura pas de deuil tout court , certains diront que les Tunisiens commencent à s’habituer, voire à banaliser ces événements tragiques qui ont tendance à se répéter malheureusement, mais ils ont choisi une nouvelle approche et résistent à leur manière.
Ils sont déterminés, quels que soient les événements, à faire face à l’obscurantisme par la vie dont les petits détails font sa force et surtout l’humour : les plus grands monuments du monde habillés du drapeau tunisien grâce à photoshop, la une de Charlie Hebdo relative aux attentats de Paris « revisitée » à la tunisienne, et ça ne fait que commencer !
Les sceptiques penseront que cette approche est vouée à l’échec, prétextant que nous sommes en guerre. Il y a certes des morts , mais les terroristes projettent de répandre le sang mais surtout leur idéologie nauséabonde partout où ils sont. Le terrorisme est une sorte de parasite qui ne survit que s’il trouve un hôte qui l’accepte. Rejeter leurs actions, leurs idées, et donc leur existence , c’est les affaiblir aussi.
Alors rendons-les malades, ces terroristes, lobotomisés et allergiques à toute manifestation de vie, et rendons hommage à ceux qui se sont sacrifiés en célébrant la vie, tout simplement.