Le groupe Lafarge-Holcim, leader mondial dans la fabrication de matériaux de construction, prévoit d’investir massivement sur le marché algérien. Au cours d’une visite de presse à l’usine d’Oggaz, Serge Dubois, le directeur affaires publiques et communication, a annoncé un investissement de 300 millions d’euros au cours de l’année prochaine. Ce financement sera alloué en partie à l’usine de Biskra qui aura une capacité de production de 2,7 millions de tonnes de ciment par an.
Lafarge-Holcim, qui produit 8,7 millions de tonnes par an dans ses deux usines locales, soit 35% du marché algérien, et qui emploie directement 4000 personnes, entend ainsi s’accaparer une partie des 5 millions de tonnes de ciment importés chaque année dans le pays.
Par ailleurs, le groupe prévoit associer à son modèle économique de fabricant, le statut de « fournisseur de solutions » selon Serge Dubois. Ce changement prendra forme notamment à travers la création d’un « laboratoire de construction » à Rouiba, à l’est d’Alger. L’établissement de recherche, qui sera, a-t-il précisé, le premier du genre en Afrique, aura pour but de fournir des solutions en matière de technologies de construction aux entreprises du secteur.
Renommée Lafarge-Holcim depuis sa fusion en juillet dernier avec Holcim, le géant suisse de production de ciment, le groupe Lafarge veut désormais se réorienter sur les marchés émergents.
La multinationale française aimerait également réorienter sa production de ciment blanc excédentaire vers le marché algérien. «Avant Lafarge, l’Algérie importait 250 000 tonnes de ciment blanc. Aujourd’hui Lafarge c’est 450 000 tonnes de ciment blanc sur le marché algérien soit 80% du marché», rappelle le directeur de l’usine d’Oggaz.
Rappelons que le marché algérien est en effet encore déficitaire puisque sur 25 millions de tonnes utilisées sur le marché national, 5 millions sont importées. Mais ce déficit concerne le ciment gris, très majoritairement prisé par les acteurs du secteur. L’usine d’Oggaz est productrice de ciment blanc de qualité «extra fin» qui est notamment exportée au Brésil et aux Etats-Unis.