Qui dit acte terroriste dit évidemment traumatisme psychologique, les victimes et leurs familles ou même la population dans son ensemble sont touchés, car tout le monde est concerné. Il y a toujours un avant et un après attentat, les images de l’événement s’impriment dans les esprits et cela n’est pas sans conséquences.
L’époque actuelle connaît un tournant dans les conflits internationaux, le terrorisme synonyme de guerre non conventionnelle, est en soit une arme psychologique destructrice. Son but étant d’ inhiber les populations et les dévitaliser. Suite à la recrudescence des actes terroristes, notamment depuis les attentats du World Trade Center en 2001 et les attentats de Madrid en 2004, des scientifiques se sont penchés sur l’impact psychologique qui en découle , que ce soit sur les victimes directes ou sur les populations.
Certes la majorité des victimes d’un acte terroriste, qu’elles soient directes ou indirectes, ont la capacité de surmonter seuls le traumatisme , sans prise en charge psychologique proprement dite. Mais pour les plus vulnérables, le sentiment d’insécurité ne s’estompe pas sans aide extérieure . Peuvent s’ensuivre des troubles tels que le stress post-traumatique, la dépression, ou l’anxiété.
Les conséquences psychiques sont plus marquées quand les actes terroristes se répètent et ne laissent pas la vie reprendre son cours et se normaliser.
Par ailleurs, une des conséquences qui pourraient du moins passer inaperçues est le fait de s’abstenir d’utiliser les transports publics ou de fréquenter certains lieux, notamment touristiques, ce qui est somme toute normal suite à un attentat. Les répercussions sur les économies des pays touchés ne sont pas négligeables non plus : les attentats de Manhattan de 2001 ont en effet amené un tiers des résidents à modifier leur activité professionnelle.
Pourtant, malgré le sentiment de désarroi vécu collectivement, des moyens de défense « naturels » sont mis en place en société. La solidarité, le fait de se serrer les coudes, et les rituels collectifs tels que les rassemblements sur les lieux du drame concourent à surmonter le traumatisme.
Mais est-ce suffisant ? La Tunisie vient de connaître une troisième attaque d’envergure en seulement un an. Devant la répétition des attaques terroristes en Tunisie n’est-il pas nécessaire de mettre en place des structures de soutien et d’information permanentes pour le grand public, et surtout les enfants qui sont particulièrement vulnérables vis-à-vis des images véhiculées par les médias ?
Une cellule de soutien psychologique a été mise en place à l’hôpital Charles Nicolles et un numéro vert est mis à la disposition du public. Mais cela reste insuffisant, la Tunisie connaît un nouveau tournant et de ce fait, l’improvisation ne devrait plus avoir de place, des dispositifs d’urgence médico-psychologiques, ainsi que des programmes d’information envers les enfants dans les écoles devraient être instaurés et au plus vite, car il vaut mieux prévenir que guérir.