« La Tunisie reste et restera debout, elle existe depuis plus de 3000 ans et elle continuera à exister. Mais avec cet attentat abject, ce sont non seulement les institutions de l’Etat qui sont visées, mais aussi l’objectif de l’affaiblir », c’est ce qu’a annoncé le Président de la République lors de son discours.
En premier lieu, la priorité est de mener la guerre au terrorisme. Le Président a déclaré: « C’est avec les efforts de tout le monde, des forces de sécurité, de l’armée, de la garde nationale, des citoyens, de la société civile, qu’ensemble nous vaincrons notre lutte contre ce fléau qui est avant tout un terrorisme interne et international ».
Et de poursuivre: « La Tunisie traverse des moments difficiles sur le plan économique. Il est impensable pour l’instant d’attirer les investisseurs nationaux ou étrangers à investir si on n’assure pas la sécurité. Il est aussi important pour nous de parler de paix sociale, chose que le gouvernement et l’UGTT se sont employés à préserver en aboutissant à un accord sur l’augmentation salariale concernant le secteur public ».
Et de continuer : « Concernant le secteur privé, je souhaite qu’entre l’UTICA et l’UGTT un accord soit trouvé, à quelques jours de la cérémonie officielle de la remise du Prix Nobel de la Paix. C’est en partie grâce à ce quartet qu’on a réussi à aller de l’avant, à sauvegarder le processus de transition démocratique. Vous savez, le monde entier nous regarde avec admiration, il est de notre devoir de prendre nos responsabilités et de faire de notre mieux pour sortir de cette impasse. Par ailleurs, je salue l’UGTT pour sa décision d’annuler la grève générale qui aurait pu être néfaste ».
La Patrie avant les partis
« Telle était à la fois ma devise et mon souhait depuis fort longtemps, a souligné B. C. Essebsi. Selon lui, les conflits internes à Nidaa Tounes doivent prendre fin. Il ajoute: « Il est clair que le parti passe par une crise qui s’aggrave de plus en plus. Il est de mon devoir d’y mettre un terme comme la Constitution le stipule clairement dans son article 78, puisque c’est devenu une affaire nationale. C’est la raison pour laquelle j’annonce la création d’une nouvelle commission qui sera chargée de mettre toutes les parties d’accord, aussi bien celles qui sont pour un congrès nominatif que celles qui optent pour un congrès électoral. Mais concernant les débats sur la légitimité des comités, aucun n’est légitime », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Il faut que cette brouille cesse, c’est la raison pour laquelle je nomme une nouvelle commission composée de 13 militants. A l’heure où je vous parle je suis dans l’attente qu’ils acceptent mon initiative ».
Et de conclure : « Le parti Nidaa Tounes quand il a été créé, avait un seul objectif, celui de se mettre au service des Tunisiens. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, nous avons un combat à mener. Il est plus que jamais nécessaire que nous soyons unis et j’appelle aussi à l’unité nationale pour lutter ensemble contre ce phénomène. Et je le redis encore une fois, la Patrie avant les partis et avant même les personnes ».
Partant d’un bon sentiment, Béji Caïd Essebsi a voulu transmettre un message d’unité, en appelant à la concorde nationale et à l’intérêt général avant les intérêts particuliers. Ce faisant, il était parfaitement dans son rôle de Président de tous les Tunisiens. Mais, en réalité c’est un président de parti qui s’est adressé à la Nation, pour étaler au grand jour la crise interne de Nidaa Tounes. Ce faisant, son discours a laissé un goût d’amertume à bon nombre de Tunisiens.