L’Algérie est-elle capable de faire face au retournement du marché pétrolier, s’interroge notre confrère Al Watan? D’ailleurs, pour le gouvernement, l’Algérie encaisse le choc pétrolier mieux que beaucoup de pays ; il ne s’agit pas de crise, mais plutôt de choc externe de grande ampleur. «Ce n’est pas une crise conjoncturelle, c’est un choc très profond», dira à ce sujet le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb.
Un choc qui s’est traduit par l’amenuisement des recettes d’hydrocarbures au moment où les importations sont toujours au même niveau. C’est ce qui inquiète le plus, selon l’expert économique Youcef Benabdallah. «D’où vient la crise ? Je ne vois pas les éléments de la crise. Nous avons peur de nous-mêmes parce que nos graisses commencent à fondre», s’est-il écrié.
« A court terme, nos chances de diversification sont nulles ; d’où la nécessité de réfléchir à des solutions solides sur le moyen et le long terme. Trois avantages comparatifs nous viennent du sol. Il est grand temps de sortir du sous-sol et de se mettre sur le sol», plaide l’expert.
En d’autres termes, passer à l’exploitation des richesses hors hydrocarbures. Pour cela, faudrait-il passer aux réformes structurelles? Une question qui revient régulièrement dans les débats ces derniers temps.
La semaine dernière à l’occasion de la présentation de la note de conjoncture du premier semestre de l’année en cours, le CNES a évoqué la nécessité d’adopter des mesures structurelles de manière à «amorcer un virage vers un modèle de croissance vertueux, vers un modèle de croissance plus résilient et durable».
Pour le Premier ministre, la croissance est à chercher dans la sphère économique réelle, où l’entreprise constitue la «clé de voûte». Ce que notera également le ministre de l’Industrie et des Mines, selon lequel il y a lieu de miser sur l’outil de production et sur l’investissement qui rappelle dans ce cadre que le plan quinquennal 2015-2019 est le premier programme économique qui consacre la diversification de l’économie nationale.
En attendant que ce plan donne des résultats, que les précédents soient achevés et que les réformes soient mises en application, le temps aujourd’hui est aux coupes budgétaires et au gel des projets alors que cette démarche est décriée du côté des experts.