Dans le cadre de la promotion des échanges et du développement des relations économiques avec l’Allemagne, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a organisé, ce matin, en collaboration avec l’Euro Mediterranean Arab Association ( EMA ), la Chambre Tuniso-Allemande de Commerce et d’Industrie ( AHK ) et l’Agence de promotion de l’investissement extérieur ( FIPA ), le 2e forum de partenariat économique tuniso-allemand sur le thème « L’Allemagne et la Tunisie : pour une coopération économique réussie», et ce, en présence de Habib Essid, Chef du Gouvernement, Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Christian Wulff, ancien président de la République fédérale allemande et président actuel de l’EMA, Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA et Khalil Laabidi, directeur général de la FIPA.
A cette occasion, MM. Essid, Brahim et Laabidi ont été unanimes concernant l’importance de la coopération entre la Tunisie et l’Allemagne, datant de 1960. Ce partenariat a été confirmé depuis la révolution du 14 janvier, avec l’augmentation du nombre des entreprises allemandes opérant en Tunisie.
Dans ce sens, l’Allemagne a quadruplé l’enveloppe allouée à la coopération financière et technique, passant d’une moyenne de 35 millions d’euros avant 2011 à 149 millions d’euros en 2013 et 145 millions d’euros en 2014. Elle a élargi ses secteurs d’interventions pour s’orienter vers les énergies renouvelables, l’éducation et autres.
En matière d’investissement, l’Allemagne est également l’un des principaux partenaires de la Tunisie. Elle la réjouit de la présence de 249 entreprises à participation allemande en Tunisie, ayant permis de créer plus de 59 908 mille emplois à fin octobre 2015.
En pleine période de transition, l’Allemagne a opté pour de nouveaux investissements en Tunisie, aussi bien à travers la création de 10 nouveaux sites de production, qu’à travers 13 opérations d’extensions réalisées.
Du côté de la Tunisie, les responsables ont affirmé que dans le cadre du nouveau plan stratégique de développement 2016/2020, basé sur une nouvelle vision et un nouveau modèle de développement, l’impulsion de l’investissement s’affiche comme une condition sine qua non au rétablissement de l’économie nationale.
A cet égard, les prévisions tablent sur un taux d’investissement de 25% du PIB en 2020 contre 18,5% du PIB en 2015, avec un volume total d’investissements de l’ordre de 57 milliards d’euros pour 2016/2020, dont 25 milliards d’euros d’investissements publics, 28 milliards d’euros d’investissements privés locaux et huit milliards d’euros d’investissements directs étrangers.
Pour ce faire, la Tunisie œuvre à l’amélioration effective de l’environnement des affaires, ainsi qu’à l’avancement dans l’exécution des grandes réformes, surtout la modernisation de l’administration, la révision du système des marchés publics, la promulgation du nouveau code d’investissement, la poursuite de la réforme fiscale et la réforme du secteur financier, et l’adoption d’une politique volontariste pour impulser le partenariat public-privé (PPP). L’objectif est de passer d’une économie à faible coût à un hub économique, à travers, notamment, un tissu économique plus diversifié et à contenu élevé en emplois qualifiés et à forte teneur technologique…
De son côté, la présidente de l’UTICA a considéré que la participation de l’ex-président allemand à ce forum témoigne du soutien accordé par l’Allemagne à l’expérience de transition démocratique en Tunisie. Revenant sur les négociations sociales, Mme Bouchamaoui a assuré que les négociations sur l’augmentation salariale dans le secteur privé n’ont pas échoué, ajoutant qu’elle est certaine qu’un accord sera trouvé, tout en prenant en considération le pouvoir d’achat du tunisien.
Elle a précisé, par ailleurs, que l’UTICA est ouverte au dialogue et effectuera les augmentations des salaires, comme elle œuvrera à protéger le travailleur.
Pour sa part, Christian Wulff a également affirmé l’engagement de son pays aux côtés de la Tunisie et sa détermination à l’aider à relever les défis sécuritaires et socio-économiques.
Il a annoncé que la Tunisie a fait preuve d’exemple en matière de modération, de tolérance et d’égalité, ce qui lui a permis de réussir sa transition démocratique.
Il a, à cette occasion, souligné l’importance du Prix Nobel de la Paix 2015, attribué au Quartet tunisien, parrain du Dialogue national. Cette distinction, fait, selon ses dires, de la Tunisie le centre de l’attention de l’Allemagne, en particulier, et du monde en général.
En ce qui concerne la coopération tuniso-allemande, le responsable allemand a précisé qu’il s’agit d’un partenariat d’égal à égal où le made in Tunisia est équivalent au made in Germany, vu que la Tunisie est un pays innovateur ayant d’importante infrastructure, un système éducatif performant et une répartition plus au moins équilibrée des revenus… De ce fait, la Tunisie devrait, selon M. Wulff, agir d’une manière efficace pour devenir un pays modèle pour l’évolution et pour devenir la Suisse de l’Afrique économiquement forte.
En conclusion, il n’a pas manqué de dire que la Tunisie est un choix judicieux et un site de production exceptionnel, même après la révolution et les attentats terroristes qu’elle a connu. Elle est une offre pour les entreprises allemandes qui seront de plus en plus présentes en Tunisie pour une coopération économique réussie.