L’handicap n’est pas une fatalité si les moyens pour favoriser l’accès à la vie économique, sociale et politique des personnes handicapées sont déployés. Depuis 1992, une Journée Internationale des Personnes Handicapées, est célébrée à la date du 3 décembre de chaque année, afin de mettre la lumière sur leur condition souvent très difficile.
Qui dit handicap dit exclusion, voire même abus. Ainsi, il est impossible d’évoquer ce sujet en Tunisie sans revenir sur l’injustice dont a été victime Zakaria Amara, un enfant qui souffre d’un handicap visuel et à qui l’on a refusé l’inscription à l’école, en raison de son handicap. L’exclusion de cet enfant avait poussé sa mère à crier son désespoir sur les réseaux sociaux, pour permettre à son enfant de jouir de son droit à l’éducation.
La maman avait publié un témoignage qui avait suscité l’émotion auprès du public tunisien : «Je suis malvoyant. Je veux étudier comme tous les enfants de mon âge, mais les institutrices de mon école me rejettent comme si j’ai la peste, elles ne veulent pas de moi dans leur classe, parce que je suis malvoyant (…) Etudier est un droit et je veux avoir mon droit».
Cet appel, qui reflète l’étendue du manquement des institutions publiques et de la société civile envers les personnes souffrant d’handicap, a amené le ministre de l’Education nationale, Néji Jalloul, à inscrire lui-même Zakaria Amara à l’école. Un signal fort certes, et probablement le début d’un changement des mentalités, mais en réalité ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan.
En effet, le nombre de bénéficiaires de cartes d’handicapés inscrits auprès du ministère des Affaires sociales est de 208 465 personnes. Selon Handicap International, le chiffre s’élèverait à 700 000 personnes, ce qui correspond à un taux probablement proche de la réalité et de ceux des pays voisins. Les établissements publics de protection et de prise en charge des handicapés relevant du ministère des Affaires sociales sont au nombre de six, chacun ne pouvant prendre en charge qu’environ 500 personnes. Cherchez l’erreur…