Dans un rapport publié hier et intitulé « Inégalités extrêmes et émissions de CO2 », l’ONG britannique Oxfam a souligné que « 10% des habitants les plus riches du monde émettent plus de la moitié des émissions de CO2 ». Dans le même temps, « la moitié la plus pauvre de la planète ne contribue qu’à hauteur de 10% aux émissions de gaz à effet de serre ».
Selon le même rapport, une personne qui fait partie des 1% les plus riches au monde génère en moyenne 175 fois plus de CO2 qu’une personne se situant dans les 10% les plus pauvres. « Les individus riches et les grands émetteurs de CO2 doivent enfin être tenus pour responsables de leurs émissions ».
« Les pays en développement doivent faire leur part, mais c’est aux pays riches qu’il appartient de montrer la voie, et d’assumer les conséquences désastreuses de leurs modes de développement et de consommation », ajoute-t-il.
Le rapport d’Oxfam est publié en marge des négociations menées par des délégations représentant 195 pays lors de la COP21, qui devraient aboutir d’ici le 11 décembre à un accord visant à limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. La répartition des responsabilités dans des pays ayant des niveaux de développement très différents constitue l’un des principaux points d’achoppement lors de ces négociations.
Rappelons que les pays les plus riches ont promis de donner 100 milliards de dollars américains d’ici 2020 pour aider les pays défavorisés à réduire leurs émissions et à s’adapter aux effets néfastes du changement climatique. Certains d’entre eux sont cependant réticents à s’engager au-delà de cette somme et croient que les pays en voie de développement les plus avancés devraient aussi contribuer. La Chine est désormais le premier émetteur de CO2 au monde et l’Inde, actuellement troisième pays le plus polluant, devrait détrôner les Etats-Unis d’ici 2030 et se retrouver dans le duo de tête.