Les inégalités sociales de santé sont plus criantes dans les régions intérieures, en particulier durant le processus de transition démocratique, affirme Dr Habiba Zahi Ben Romdhane, professeur de médecine préventive à la faculté de Médecine de Tunis, rencontrée aujourd’hui, lors d’un débat organisé par l’Observatoire national des inégalités sociales de santé.
Pour elle, les inégalités sociales ont une origine. Elle déclare: “Il y a ce qu’on appelle les déterminants sociaux, à savoir les conditions de vie des citoyens qui sont en l’occurrence un impact négatif. C’est pour cela qu’il faut penser à des solutions, mais surtout il faut une volonté politique qui serait capable d’agir dans les régions défavorisées, une amélioration des revenus, un renfoncement de la capacité économique, une amélioration des moyens de transport, entre autres”.
Interrogée sur le manque de médecins dans les régions, elle répond: “L’absence de spécialistes dans les régions est un problème récurrent. Il faut se rappeler avant la révolution, il y avait des médecins étrangers qui faisaient plus ou moins bien leur travail. Tout juste après la révolution, il y a eu cet élan de solidarité, et puis lors du processus de transition démocratique, plus rien. Pour moi, il s’agit d’un problème national, il faut qu’il y ait un consensus national dans la mesure où les médecins doivent travailler dans de bonnes conditions, mais surtout qu’on les voit dans les régions défavorisées. Vous savez, dans des régions comme Jendouba, Béjà, il y a un grand problème, on n’a pas de spécialistes comme les gynécologues, par exemple”.
Le défi est de taille, la Tunisie doit y faire face, non seulement sur le plan économique, social, sécuritaire, mais aussi sur le plan du système de santé qui connaît des difficultés.