Il est difficile de ne pas ressentir un malaise, sinon de l’angoisse : La France, pays des droits de l’Homme est désormais celui où, très officiellement, le premier parti est d’extrême droite.Le Front national est le grand vainqueur du premier tour des élections régionales.
Avec entre 27,7 et 30,6% des voix, selon les premières estimations, le parti de Marine Le Pen devance, dimanche 6 décembre, au niveau national Les Républicains (27,5%) et le Parti socialiste (23%). Il parvient même à prendre la première place dans six des treize nouvelles grandes régions métropolitaines. C’est une première pour l’extrême droite en France
« Le peuple s’est exprimé, et avec lui, la France relève la tête. Ce vote confirme ce que les précédents scrutins avaient annoncé, le mouvement national est sans conteste le premier parti de France », s’est réjoui Marine Le Pen lors d’une courte allocution prononcée depuis Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Le Front national, rappelle Le Monde, bat son record des élections départementales de mars. La formation lepéniste avait alors obtenu le plus haut score de son histoire lors d’une élection locale, avec 25,24 % des voix. Il avait déjà emporté les élections européennes, en 2014, et s’était imposé dans onze villes lors des municipales la même année.
Annoncée au-dessus de 40 % des voix, Mme Le Pen, candidate en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, devance largement son adversaire du parti Les Républicains, Xavier Bertrand (24 %), ainsi que le socialiste Pierre de Saintignon (18 %). Reste pour Mme Le Pen à convertir ce succès au second tour. « Le Front national est le seul front républicain », a-t-elle prévenu.
Les frontistes veulent croire que les chiffres de la participation, en hausse par rapport à 2010, leur ont profité. En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le regain d’intérêt pour le scrutin a même été encore plus important qu’au niveau national.
Sans surprise, le FN connaît une progression très nette par rapport aux élections régionales de 2010. Le parti d’extrême droite avait alors enregistré 11,42 % des voix au niveau national, et ne s’était maintenu au second tour que dans moins d’une région sur deux.