Le budget de l’Instance vérité et dignité ( IVD ) a été examiné et voté par l’ARP pour l’année 2016. L’IVD est chargée du recensement et de l’indemnisation des victimes de la dictature et sa présidente, Sihem Ben Sedrine, a été attaquée de toutes parts, dans la journée de dimanche 6 décembre, à l’ARP, lors de son audition.
Après discussions, les députés ont validé le budget de l’ IVD pour l’année 2016, qui s’élève à 19 millions et 851 mille dinars.
Lors des débats les avis sur l’ IVD ont divergé. Certains ont critiqué la personne de Sihem Ben Sedrine, pour ses dépassements à la tête de l’ IVD, allant même jusqu’à lui demander : « Avez-vous remarqué que ceux qui critiquent l’ IVD critiquent votre personne ? », comme s’est exclamé ouvertement Mehdi Ben Gharbia du parti Alliance démocratique.
Khaled Chouket, du parti Nidaa Tounes, n’y est pas allé par quatre chemins et lui a même demandé de démissionner. « Si j’étais à votre place, je démissionnerais. Je vous prie au nom de la justice transitionnelle de démissionner! », a-t-il ajouté.
D’autres députés ont voulu sortir du lot des critiques, en évoquant le projet de loi sur la réconciliation économique, déposé par la présidence de la République, auquel la présidente de l’ IVD s’est fermement opposée.
Karim Helali, député d’Afek Tounes, a déclaré de son côté que son bloc est à la fois en faveur de la justice transitionnelle et de la réconciliation, déclarant lors de son intervention : « Notre bloc soutient l’idée contenue dans le projet de réconciliation économique, mais qui doit être adapté aux exigences de la Constitution. »
Face à ces questions, Sihem Ben Sedrine a fait savoir que dans d’autres pays comme l’Afrique du Sud, le Maroc ou encore le Chili, la désignation du président d’une telle instance a toujours fait l’objet de controverse et qu’il était donc tout à fait logique qu’on la critique de cette façon. Elle a rappelé à cet effet que la mission de l’ IVD est de lever le voile sur la corruption et les violations des droits de l’Homme, en concluant: « On n’est pas une instance juridictionnelle, on ne juge personne, notre objectif est d’éliminer toute rancune de la société. »
Notons que lors de la lecture du budget de l’ IVD, seuls 73 députés étaient présents.