« L’un des plus grands constructeurs aéronautiques, Airbus, qui a quitté la Tunisie après la révolution, va s’implanter de nouveau pour y investir », a annoncé hier devant l’ARP Zakaria Hamad, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.
Cet investisseur œuvre, selon ses propos, à élargir ses activités par rapport à la période pré-révolution, permettant de générer de nouveaux postes d’emploi.
Le ministre a, en outre, souligné, que son ministère envisage la création de nouvelles zones industrielles, afin de réduire les écarts entre les régions du Sahel et celles de l’intérieur du pays, ainsi que l’aménagement de nouvelles zones industrielles d’une superficie de 50 hectares, et ce, en collaboration avec le secteur privé.
S’agissant des secteurs de l’énergie et des mines, M. Hamad a indiqué que la production nationale de pétrole et de gaz naturel a baissé en 2015, parallèlement à la production des phosphates qui a régressé pour afficher 3,2 millions de tonnes.
Il a affirmé que cette production atteindra six millions de tonnes de phosphates et cinq millions de tonnes de pétrole et de gaz en 2016.
La hausse prévue de la production de pétrole et de gaz est due aux efforts de prospection permettant la mise en exploitation de trois nouveaux puits et le forage de 11 nouveaux puits en 2016.
En ce qui concerne le secteur de l’industrie, une croissance de 2% sera réalisée en 2016, avec une augmentation de 6% en matière d’exportations industrielles et un volume d’investissement de 2300 MDT. Sachant que cette croissance ne dépasse pas 0,9% en 2015, contre une moyenne de 4 et 5% auparavant
D’autre part, le ministre de l’Industrie a déclaré que le premier ajustement des prix des hydrocarbures sur la base du mécanisme «ajustement automatique» dans le cadre de la rationalisation des subventions, sera appliqué à partir du mois de juillet 2016.
Et d’ajouter que le gouvernement poursuivra la rationalisation des subventions dans le domaine énergétique. Notons que le budget consacré aux subventions sera réduit de 1286 MDT en 2015 à 579 MDT en 2016, selon un prix du baril de pétrole brut ne dépassant pas 55 dollars.
Ainsi, il a estimé que dans le but d’assurer localement le raffinage de 30 % des besoins du pays en hydrocarbures, les orientations stratégiques du secteur industriel seront mises en application à l’horizon 2030, parmi lesquelles les politiques de raffinage, de transport et de stockage.
Sur un autre plan, Zakaria Hamad a annoncé que la Tunisie va mettre fin au contrat de vente de sel, qui date de 1949, avec la Compagnie Générale des Salines de Tunisie ( COTUSAL ).
Il a mentionné que le gouvernement examinera de nouveaux accords portant sur l’exploitation de cette ressource, évoquant l’éventuelle application des dispositions du Code des mines sur cette activité.
Toutefois, le responsable n’a pas manqué de signaler que la Tunisie œuvre, en tant que premier pays de la rive sud de la Méditerranée, à signer un accord de reconnaissance mutuelle avec l’Union Européenne en 2017. A l’issue de cet accord, les efforts seront focalisés sur l’élargissement de la liste des produits concernés qui sera limitée essentiellement aux matériaux de construction et aux produits mécaniques et électriques.
Quant à la promotion du secteur industriel, l’effort sera, selon ses propos, concentré sur le développement de l’accréditation à travers l’installation de 140 laboratoires accrédités et l’amélioration des mécanismes de normalisation, pour instaurer des systèmes de garantie pour plus de 17 mille normes de qualité.
Au final, M. Hamad a affirmé que son département s’emploiera, en 2016, à améliorer la compétitivité des entreprises, à poursuivre les programmes de développement et à organiser une conférence nationale à l’occasion du 20ème anniversaire du programme de mise à niveau.