Faut-il rappeler, à l’heure où la Mauritanie célèbre le 50 ème anniversaire de son indépendance, que la Tunisie a fâché la Ligue arabe et le Maroc en s’inscrivant dans le sens de l’Histoire ?
Imposant et important défilé militaire, le 28 novembre 2015, à Nouadhibou, Nord-Ouest de la Mauritanie. Organisé à l’occasion de la célébration du 50 ème anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie, le défilé a été, pour nombre d’observateurs, l’occasion de montrer toute la vigueur de l’armée mauritanienne qui croise le fer, à son tour, depuis quelques années avec des groupements terroristes.
Une indépendance acquise notamment grâce au soutien et à l’appui de la Tunisie. Reconnaissants, les Mauritaniens ont un grand respect pour le premier président de la République, Habib Bourguiba, auquel ils ont dédié une très grande artère de leur capitale Nouakchott.
Cet appui et ce soutien, les Mauritaniens sont les premiers à le dire, ont été vitaux pour l’accession à l’indépendance de ce pays maghrébin. La Tunisie a aussi parrainé la Mauritanie à l’ONU (Organisation des Nations Unis).
Bourguiba n’avait en l’occurrence aucun intérêt matériel ou politique
Bourguiba a puisé des tonnes d’efforts pour amener en effet la majorité de l’Assemblée Générale de cette organisation afin qu’elle vote une résolution dans ce sens. La Tunisie de Bourguiba –il faut aujourd’hui le rappeler- n’a pas hésité à se mettre à dos le Conseil de la Ligue des Etats arabes et le Maroc qui avaient des revendications sur le territoire mauritanien. La Tunisie d’alors avait pris le risque d’une rupture des relations diplomatiques avec le royaume alaouite.
Le premier président de la République Islamique de Mauritanie et le père de la nation, Mokhtar Oueld Daddah (1924-2003) s’en souvient. Il a raconté dans le détail cette époque combien importante dans l’histoire de son pays.
Et Mokhtar Oueld Daddah n’a pas à l’occasion manqué de faire ce commentaire combien éloquent : « Bourguiba n’avait en l’occurrence aucun intérêt matériel ou politique à défendre la cause de la République islamique de Mauritanie, petit pays lointain et pauvre qu’il n’avait jamais visité. Mais il opta pour son idéal de justice et de démocratie » (Voir Mokhtar Oueld Daddah « La Mauritanie contre vents et marées », éditions Karthala, Paris, 2003).
L’Histoire lui a donné encore une fois raison.