La montée en puissance du terrorisme menaçant la sécurité nationale tunisienne et hypothéquant la transition démocratique du pays peut être analysée à travers les crises d’ordre sécuritaire, politique, économique et social ; ainsi que les profonds bouleversements géopolitiques restructurant le voisinage tunisien et la région du monde arabo-musulman.
Qu’en est-il de la menace terroriste, entre réalité et manipulation ?
Le terrorisme semble combiner une part d’authentique et une part de manipulation par des services étrangers et des sources obscures poursuivant un agenda établi par les mouvements sionistes. La Tunisie n’échappe pas à cette réalité.
Les causes internes
De multiples causes internes orchestrant la scène tunisienne post-révolutionnaire s’avèrent favorables à un enracinement du terrorisme :
⦁ L’Etat traverse une crise structurelle usant ses capacités de résistance et de lutte ;
⦁ La dispersion des moyens et l’absence de stratégie cohérente et globale de lutte contre le terrorisme fédérant les moyens sécuritaires mais également économiques et sociaux afin de mettre en avant le concept de sécurité globale et humaine ;
⦁ La dispersion des moyens et l’absence de stratégie cohérente et globale pour engager des réformes structurantes ;
⦁ La dégradation de la situation économique et sociale amplifiant les capacités des groupes terroristes en termes d’endoctrinement et de recrutement ;
⦁ La pauvreté et la croissance du chômage touchant principalement les jeunes ;
⦁ La corruption et la montée en puissance des trafics illégaux et de l’économie informelle offrant un levier de financement aux groupes terroristes. Plus globalement, nous assistons à une infiltration progressive du crime organisé transnational, limité à ce stade à un état embryonnaire du fait de la sauvegarde, en dépit de la crise, de certaines capacités de résistance de l’Etat tunisien (administration, société civile…) ;
⦁ Les ambiguïtés quant à l’application de la législation existante : frilosité du ministère de la Justice quant à une application rigoureuse de la législation antiterroriste dans le cadre du respect des Droits de l’Homme.
⦁ La montée de l’extrémisme salafiste prenant le contrôle de centaines de mosquées amplifiant les capacités d’endoctrinement et de recrutement.
⦁ L’affaiblissement de la coopération avec des partenaires clés à l’échelle régionale et internationale du fait d’une relative détérioration de la confiance et d’une stratégie claire en matière de diplomatie étrangère.
Les visées géopolitiques occidentales … la phobie de l’islam … l’arnaque du mouvement sioniste international
Pendant des décennies les dictateurs arabes avaient coutume de dire aux Américains et aux Européens que s’ils ne les soutenaient pas, le résultat serait l’arrivée au pouvoir des extrémistes musulmans. Ces dictateurs n’ont jamais pu prendre de mesures drastiques contre les groupes fondamentalistes musulmans dans leurs pays. Ce modèle a donné aux Frères musulmans l’opportunité de croître et de gagner plus de partisans, à mesure que l’animosité des populations locales envers les dictateurs et les gouvernements occidentaux qui les ont soutenus grandissait.
Ironiquement, comme les dictateurs écrasent toute opposition démocratique réelle, afin de pouvoir prétendre devant l’Occident que l’islam radical est la menace, la manipulation constante du mouvement sioniste international a réussi à formater les esprits de nombreux jeunes pour tomber dans les bras des mouvements terroristes tels qu’Al-Qaïda, Daech, … perçus comme la seule alternative à ces régimes et à la dictature des Occidentaux.
Ces dictateurs arabes ne savaient pas qu’ils faisaient le travail à la place du mouvement sioniste international, et ce, à titre gracieux.
Plus globalement, il est clair que les mouvements islamiques qui se sont appropriés les révolutions arabes ont bénéficié du soutien de certaines puissances sionistes. Que dissimule cette alliance qui ne dit pas son nom ? S’agit-il d’un repli stratégique, en se rendant à l’évidence, en attendant de mettre en place le plan de représailles pour dominer de nouveau la scène ?
Le pragmatisme et la realpolitik semblent avoir pris le dessus sur les vertus de la démocratie et de la bonne gouvernance. N’en est-il pas de même à travers le soutien apporté par les Occidentaux à des mouvements ouvertement fascistes ou néo-nazis en Ukraine, l’objectif étant de reproduire le scénario de la révolution orange de 2004 afin de repousser l’ours russe dans ses frontières du XVIIe siècle et « d’otaniser » sa périphérie ou son étranger proche ?
En effet, l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie, etc. ont révélé l’incapacité des puissances occidentales à neutraliser les islamistes par la force : sur tous ces fronts, les troupes occidentales se sont repliées sur un compromis de façade. L’islam politique est enraciné et bénéficie du soutien d’une large base sociale et culturelle. Prenant acte de cet état de fait, l’Occident, à la faveur des révolutions arabes, apporte un soutien discret aux islamistes dits modérés dans l’objectif de neutraliser les plus extrémistes en plaçant ces groupes face aux responsabilités de la gestion politique, économique, sociale et sécuritaire de leurs propres sociétés : telle est la parade globale à l’islam politique visant l’ensemble de la sphère de l’islam. Conformément à cette logique, l’exercice du pouvoir politique confrontant ces groupes aux difficultés d’ordre économiques, sociales et culturelles constituera un facteur déterminant de responsabilisation induisant le sens de la mesure et de l’autorégulation et l’élimination des plus radicaux … Bref, ils ont réussi à déplacer les problèmes chez nous ; et eux se contentent d’observer, de manipuler, de manigancer, de tirer les ficelles…Cette stratégie obéit à des calculs géopolitiques d’envergure internationale, ….
Une instrumentalisation qui trouve ses limites
Face à la percée de puissances rivales menaçant l’hégémonie américaine, il incombe pour l’Etat profond américain d’être en mesure de fragmenter le monde musulman selon des lignes religieuses et communautaires afin d’entretenir une zone d’instabilité durable sur le flanc sud de la Russie et de menacer la sécurité des approvisionnements énergétiques de la Chine.
De plus, via un soutien caché apporté aux séparatismes travaillant les périphéries de ces puissances majoritairement musulmanes : Caucase et Tchétchénie pour la Russie, Xinjiang pour la Chine, l’instrumentalisation de l’islamisme radical vise clairement à affaiblir ces acteurs menaçant le projet unipolaire américain qui est né après l’effondrement du mur de Berlin.
Après l’effondrement du mur de Berlin, les néoconservateurs des deux côtés de l’Atlantique ont recommandé de confier l’encadrement et la gestion des sociétés musulmanes à la confrérie des Frères musulmans. Ils complotent, pour que ça se présente comme des démocrates-chrétiens à la sauce musulmane, aimablement conservateurs et néo-libéraux, acquis à l’économie de marché mondialisée et susceptibles de constituer un utile rempart contre les dérives violentes du salafisme. Ils complotent aussi, pour que tous les ténors de la violence djihadiste soient étroitement liés à la confrérie, le tout doit se présenter comme un système asservi qui s’auto – détruit et détruit aussi tout ce qui est autour de lui. L’Administration américaine, le Département d’État, le Pentagone et les services de sécurité américains, ainsi que nombre de correspondants européens au sein des instances de Bruxelles ont adopté ce concept et en ont tiré leurs lignes de conduite lors des printemps arabes de 2011. Nous récoltons les fruits de la théorie du chaos constructeur.
La sorcellerie s’est retournée contre le sorcier
Les impératifs géopolitiques de la « Global War on Terrorism » américaine, conjugués à l’acharnement pour la domination, l’égocentrisme occidental, la haine sioniste ont conduit à une grave erreur d’appréciation, qui a contribué à dénaturer la menace terroriste et ont abouti à cette stratégie qui aujourd’hui trouve ses limites. En effet, les manquements à leurs engagements et obligations, leur incurie et la rapacité de leur gestion ont suscité l’exaspération et la réaction des peuples en Tunisie, en Égypte et en Libye. Les débordements de violence des bandes terroristes, pures fabrication du mouvement sioniste international, provoquent la résistance en Syrie, en Irak, au Yémen et jusqu’au Pakistan. Le désordre prôné par les néo-conservateurs occidentaux et soutenu par les pétromonarchies est au bord de l’implosion.
L’exacte répétition du scénario afghan
La »partie » est loin d’être achevée dans un environnement caractérisé par une amplification des rivalités à l’échelle planétaire. Les ‘’manipulés’’ ne sont pas résolus à abandonner facilement, ils répondront certainement à la contestation par la violence. Ils y répondront à leur manière par les assassinats politiques comme en Tunisie, par les lynchages et les viols comme en Égypte, par les règlements de comptes sanglants comme en Libye, par les voitures piégées comme en Irak.
Autant d’actions subversives et d’entretien d’une insécurité permanente que l’on ne manquera pas d’attribuer à des mains étrangères, au terrorisme incarné par la mythique Al-Qaïda, Daech…
Ce schéma constitue l’exacte répétition du précédent scénario afghan voyant les « combattants de la liberté », soutenus par la CIA contre l’envahisseur russe en 1979, puis abandonnés à leur sort lors du retrait russe, se retourner contre leurs bienfaiteurs américains et saoudiens. Je crains fort que la Tunisie soit désormais le laboratoire de cette nouvelle thérapeutique, … j’espère que je me trompe.
L’islam est une religion de miséricorde, il ne permet pas le terrorisme. Le Prophète Mohammed, (paix et bénédiction sur Lui), interdisait aux soldats de tuer des femmes et des enfants, il leur conseillait : ‘’…Ne trahissez pas, ne soyez pas excessifs, ne tuez pas un nouveau-né.’’
Et il a aussi dit : ‘’Quiconque a tué une personne qui avait fait un pacte (de non-agression) avec les musulmans ne sentira pas l’odeur du Paradis, même si son parfum peut être senti à une distance équivalant à quarante ans.’’
Le Prophète Mohammed, paix et bénédictions sur lui, a aussi interdit de punir les gens par le feu. Une fois, il a classé le meurtre comme deuxième péché majeur, et il a même averti les gens que: ‘’Les premiers cas à être jugés entre les gens le Jour du Jugement dernier seront les cas d’effusion de sang.’’