« Le Maroc pourra bientôt produire des milliards de mètres cubes de gaz naturel; la confirmation pourrait avoir lieu dans les deux à trois prochaines années », c’est ce qu’a déclaré Abdelkader Aâmara, ministre marocain de l’Energie, des Mines, de l’Environnement et de l’Eau. Et d’ajouter : « Au regard des indices dont nous disposons aujourd’hui, nous pensons que d’ici deux à trois ans, le Maroc passera d’un potentiel de production de 100 à 200 millions de mᵌ de gaz naturel à quelques milliards de mᵌ par an».
Toutefois, précise le ministre, pour le pétrole, la situation est différente. En effet, les nombreuses études menées jusque-là, ainsi que les résultats des forages effectués font ressortir que le Maroc dispose bien de réserves de pétrole, mais pas de la qualité pouvant être exploitée dans le contexte actuel. « Nous disposons d’indicateurs sur la présence de réserves de pétrole lourd. Les cours à l’international n’aidant pas, son exploitation ne peut être rentable », précise le ministre. Pour exploiter ces réserves, il faudrait en effet d’importants investissements que les compagnies partenaires du Royaume ne pourront rentabiliser que si les cours de l’or noir atteignent de nouveaux records.
En revanche, pour ce qui est du gaz, le Maroc a toutes les raisons d’y croire. D’abord, parce qu’il dispose de 900 000 km2 de bassins sédimentaires et qu’à peine la moitié est explorée actuellement. Le Royaume dispose donc d’importantes marges pour découvrir de nouvelles poches de gaz. Ensuite, parce que des indices sérieux ont été décelés dans les massifs de Boujdour en offshore, dans la zone d’Essaouira et au nord du Royaume.
Pour le moment, une question se pose avec acuité : des réserves de gaz naturel sont-elles finalement plus intéressantes que des réserves de pétrole? D’après le ministre, la réponse est affirmative. Le gaz a la particularité d’être jusqu’à 25% moins polluant que le pétrole. Dans le contexte actuel où tous les regards sont tournés vers la protection de l’environnement et la limitation du réchauffement climatique, le gaz devient donc une véritable carte à jouer pour le Maroc. De plus, les cours à l’international, rapportés au coût d’exploitation du gaz, sont intéressants. A ceci s’ajoute la demande mondiale qui est en nette croissance.