Membre du Quartet ayant établi la feuille de route qui a permis à la Tunisie d’assurer sa transition vers des élections libres et démocratiques et lauréate au Prix Nobel de la Paix, Wided Bouchamaoui a été sollicitée par Le Courrier international pour connaître sa réaction quand le Quartet a été couronné par ce prestigieux prix. «De la joie, de la fierté d’être Tunisienne. C’est aussi une satisfaction pour le travail accompli. On s’y attendait car l’expérience tunisienne était unique et restera unique. En tout cas, personnellement, je m’y attendais parce que c’est quelque chose de magnifique. Des gens de la société civile qui sont capables d’unir le pays et de trouver une solution», a-t-elle soutenu.
A la question de savoir si c’est «exceptionnel» que le syndicat des travailleurs et le patronat travaillent ensemble, la patronne de l’UTICA a assuré que l’UGTT sera toujours notre partenaire, «donc il faut bien que nous soyons main dans la main si nous voulons aider et sauver ce pays».
Et les moments forts qui avaient marqué les négociations autour de la feuille de route? «Oui, il y avait parfois des moments durs, a-t-elle avoué. Il y a eu cette période où l’on n’arrivait pas à se mettre d’accord pour désigner le Premier ministre. Il y a eu aussi certains moments marqués par un sentiment de déception ; non, c’était plutôt du découragement. Mais il y avait toujours l’envie d’aider le pays. Cette envie nous a poussés à travailler beaucoup plus, à écouter beaucoup plus, à dialoguer beaucoup plus, à négocier beaucoup plus».
Revenant sur un éventuel rôle que le Quartet pourrait jouer dans l’avenir, Mme Bouchamaoui a été catégorique: «Le Quartet était là pour une période déterminée. Nous avons désormais des institutions élues démocratiquement. Ce qui reste à faire aujourd’hui c’est de travailler, sérieusement, chacun dans son domaine respectif», a-t-elle martelé.