Selon les données publiées mardi par le think tank américain Global Financial Integrity ( GFI ), l’économie algérienne est saignée par l’ampleur des fausses déclarations sur le commerce extérieur et la fuite de capitaux : l’Algérie aurait enregistré entre 2004 et 2013 pas moins de 15 milliards de dollars de sorties nettes au titre des flux illicites de devises.
GFI classe ainsi l’Algérie au 58e rang des pays enregistrant le plus fort taux de flux illicites sur un total de 149 pays classés, avec une moyenne de 1,525 milliard de dollars par an.
Le think tank basé à Washington s’appuie sur des méthodes statistiques pour faire ses estimations. Il se base en premier lieu sur l’estimation des flux non constatés en traitant, via les données compilées par le FMI, les erreurs et omissions sur les balances de paiement. L’objectif étant d’évaluer l’argent qui a tout bonnement disparu de l’économie.
Pour le cas de l’Algérie, l’hémorragie de flux illicites à ce titre n’a fait qu’augmenter, passant de 751 millions de dollars en 2004, pour atteindre un peu plus d’un milliard de dollars en 2013. Au total, plus de 14 milliards de dollars auraient tout simplement disparu de l’économie durant cette période. Ces flux ont d’ailleurs enregistré trois pics. Le premier en 2006, à 2,26 milliards de dollars. Le second, sans doute le plus important, a été enregistré en 2008 lorsque le cours du baril de brut a culminé à 147 dollars alimentant des dépenses publiques frénétiques. Les flux illicites ont atteint cette année-là plus de 3,37 milliards de dollars. Enfin, en 2012, et avec un nouveau pic de dépenses publiques, les flux non enregistrés ont atteint 2,58 milliards de dollars.