La flotte maritime nationale a enregistré une baisse, durant les vingt dernières années, passant de 26 à huit navires tunisiens, pour afficher une régression de 29% à 11% au niveau de la contribution aux échanges commerciaux, selon le ministère du Transport.
Ainsi, les ports tunisiens sont, aujourd’hui, incapables de booster le transport maritime, puisqu’ils ne peuvent accueillir que les navires dont la charge ne dépasse pas 1500 conteneurs.
Cette incapacité coûte à l’économie tunisienne des pertes estimées, selon la Banque Mondiale, à environ 600 millions de dinars à fin 2014, provenant des pertes au niveau de l’économie d’échelle, de la taxe de congestion et des surestaries des conteneurs.
Au plan de l’économie d’échelle, Sami Battikh, PDG de l’Office de la marine marchande et des ports ( OMMP ), a précisé que le développement des ports dans le monde entier est tributaire du développement de la taille des navires. Pour le cas du Port de Rades, la charge des navires doivent être de 3500 conteneurs, par contre, l’infrastructure de ce port et sa profondeur (neuf mètres) ne permettent d’accueillir que des navires de 1500 conteneurs au maximum. Ce qui provoque une perte d’économie d’échelle d’environ 1200 dinars par conteneur.
S’agissant de la taxe de congestion, le responsable a indiqué que les navires d’une capacité pareille ne doivent pas dépasser les deux jours d’escale dans le port, alors qu’ils restent neuf jours. Cette différence enregistrée au niveau des jours d’escale provoque une perte estimée entre 400 et 500 dinars pour chaque conteneur.
Quant aux surestaries, les conteneurs doivent, selon ses propos, effectuer les opérations douanières dans les sept jours, par contre au port de Rades ces opérations exigent entre 25 et 30 jours. Il en résulte au total, environ 600MDT de pertes par an.
A cet égard, le développement du secteur maritime nécessite la création de ports en eaux profondes, lesquels sont à même d’accueillir une nouvelle génération de navires capables de transporter jusqu’à 20 000 conteneurs, et ce, dans le cadre de la stratégie de développement du transport maritime et des ports commerciaux en Tunisie.
Pour ce faire, le département du transport maritime envisage le parachèvement, durant les deux prochaines années, des études relatives au projet du port en eau profonde d’Enfidha, dont les travaux seront lancés en 2017, pour être fonctionnel à fin 2019, au plus tard début 2020. Ce nouveau port permettra d’accueillir tous les types de navires.