Grand honneur à la Tunisie, appelée à jouer dans la cour des grands. Le prix Nobel, constitue, en fait, le couronnement d’une dynamique de paix, de concorde et de progrès, qui a distingué la Tunisie et l’a définie, comme une exception, au sein du tiers-monde. Une riche accumulation de civilisations, à travers les âges, de nos pères les berbères, à l’illustre Carthage, à l’intégration à l’aire romaine, byzantine, arabe et ottomane, a institué l’idéaltype tunisien et sa promotion par le grand leader Habib Bourguiba. Effet d’entrainement du développement scolaire, de l’émancipation féminine et d’une culture d’excellence et d’ouverture, la révolution tunisienne a consacré l’habilitation citoyenne. Face aux dérives, les manifestations populaires de l’été 2013, bénéficiant particulièrement de la mobilisation des femmes et des jeunes, ont suscité, fait valoir et assuré le dialogue du quartet.
Le Premier Nobel fait valoir ces acquis et honore leurs acteurs : Nous citons d’abord, Khéreddine, l’inspirateur de la modernité et Tahar Haddad, l’auteur du livre-cri, en faveur de la promotion féminine. Ils ont posé les premiers jalons historiques. C’est au leader Habib Bourguiba, que la Tunisie doit son entrée dans les temps modernes. Il a veillé à la promotion globale des Tunisiens, érigé la femme tunisienne en citoyenne à part entière, institué la modernité et l’ouverture. Ces conditions, ainsi réunies, ont permis à la société civile d’accomplir la révolution populaire de 2011 et la soft revolution de 2013. Ce « collectif individuel » tunisien, qui illustre ce passage du collectif à l’individu, dans notre régime désormais libéral et qui intègre toute dynamique historique de progrès a bénéficié du couronnement de la communauté internationale.
La Tunisie nouvelle devrait être au niveau de cette reconnaissance. Menacée par des dérives, elle devrait faire valoir ses ambitions démocratiques et sociales, qu’elle érige en « raison d’être » et veiller au respect de sa souveraineté. Révolution réussie, dans l’aire arabe, la Tunisie fait face aux défis de ceux qui voudraient banaliser son parcours. Elle a mis en échec la stratégie du chao, responsable des épreuves dans l’aire arabe. Un état de veille, devrait rappeler les enjeux de la révolution.