En matière de coopération et de partenariat tuniso-français, les chiffres sont là pour montrer que, malgré les aléas d’une conjoncture nationale et internationale souvent incertaine, le partenariat franco-tunisien ne s’est jamais estompé, et l’implication et la confiance des opérateurs français dans le site tunisien des affaires n’ont pas été entamées.
De nombreux exemples récents témoignent de la vigueur des partenariats productifs entre la Tunisie et la France, pour n’en citer que quelques-uns : Orange a inauguré son premier laboratoire d’innovation numérique à l’international en Tunisie, Stelia, filiale d’Airbus, a engagé une politique d’investissement ambitieuse, Total a choisi la Tunisie pour implanter son école régionale aux métiers de la logistique qui vise à rayonner sur l’ensemble du continent africain et vient de racheter l’activité de GPL conditionné de l’entreprise tunisienne Sagaz, Kiabi vient d’inaugurer son premier magasin dans le pays et Citroën a également choisi la Tunisie pour inaugurer son premier showroom en Afrique dédié à la marque DS. Les exemples sont nombreux.
Il est toutefois utile de rappeler que la France demeure le 1er fournisseur de la Tunisie avec 16,2% de parts de marché en 2014, son 1er client avec 28,4% de parts de marché. Il est, également, utile de rappeler que la France détient le plus grand nombre d’entreprises à participation étrangère, soit 1350 sur les 3200 existantes. Ces entreprises participent activement à encourager l’emploi en Tunisie et emploient plus de 124 000 personnes dans tous les secteurs d’activités de notre pays.
La France est également le premier partenaire bilatéral de la Tunisie en matière d’aide publique au développement à travers l’AFD qui a mobilisé, depuis cinq ans, environ 150 millions d’euros en moyenne par an. Cette dernière a défini une nouvelle stratégie d’intervention, pour la période 2014, pour mieux accompagner la Tunisie dans sa transition économique et sociale. Les années 2014 et 2015 se sont ainsi traduites par des engagements financiers exceptionnels qui illustrent la volonté d’accompagner le pays dans sa transition économique avec de nouveaux engagements de plus de 220 M€ par an.
Depuis la révolution du 14 janvier 2011, à la faveur de l’action engagée tous azimuts par les différentes structures publiques de promotion notamment, les organisations patronales et la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie, les investissements français ou à participation française dans le pays se sont poursuivis, nonobstant le climat de tension sociale, les mouvements qui ont souvent conduit à la perturbation du cycle de production et la résurgence du spectre terroriste.
De 2011 à 2014, le flux des IDE à participation française a atteint 900,99 millions de dinars, ce qui a permis la création de 11 550 nouveaux emplois dans divers secteurs d’activités notamment dans l’industrie et les services. Au cours de cette même période, caractérisée par une grande instabilité et tension politique et sociale, on a recensé la création de 274 nouveaux projets et l’extension de 296 autres. Enfin, et malgré ce climat peu propice à l’investissement et au partenariat, le nombre d’entreprises à participation française qui ont cessé leurs activités est resté normal. Au terme de l’année 2014, neuf entreprises seulement ont cessé leurs activités en Tunisie, au moment où on a recensé 47 nouvelles créations et 58 projets d’extension.
Alors que le climat d’affaires s’est nettement détérioré, un épais brouillard persiste en matière du nouveau cadre réglementaire régissant l’investissement ( le nouveau Code d’investissement n’a pas encore été adopté par l’ARP et ses dispositions sont considérées inadaptées au contexte que connaît le pays) et les grandes réformes en matière de douane, de partenariats public-privé… n’ont pas encore trouvé le chemin de l’application, les évolutions enregistrées au cours des quatre dernières années traduisent de façon tangible aussi bien l’attractivité du site tunisien que la confiance dont il continue de bénéficier auprès de la communauté des affaires.
Il va sans dire qu’une fois les grandes réformes trouveront le chemin de l’application, la sécurité se rétablit, la confiance se raffermit et la paix sociale se consolide, il sera possible d’espérer de meilleures réalisations et, surtout, un engagement plus fort de la communauté d’affaires qui traduira leurs intentions en projets mutuellement profitables.