Faciliter l’accès à l’information budgétaire aux citoyens, contribuer à la politique gouvernementale de transparence et de gouvernance ouverte, telles sont les démarches qu’a annoncées le ministre des Finances, aujourd’hui, lors d’une rencontre avec les différents représentants de la société civile et en présence de quelques représentants de la Banque mondiale.
Il s’agit du projet intitulé « Mizaniyatouna » qui s’inscrit parmi les 20 engagements qu’a pris le gouvernement dans le cadre de son adhésion à l’Open Government Partnership (OGP).
Pour le ministre des Finances, Slim Chaker : « Ce projet nous permet de dire que le ministère des Finances est sur la bonne voie, basée sur la confiance et la transparence. Avec les trois dernières années de travail et d’efforts, nous sommes arrivés à un résultat concret qu’ est le budget citoyen, une première en Tunisie. Mais ce que j’ai retenu durant la présentation, une phase clé, il est très rare de trouver des détails et de la transparence dans un pays. Preuve que la Tunisie est un pays transparent, qui veut aller de l’avant et nous continuons à aller dans ce sens».
Présente lors de cette rencontre, Marie-Françoise Nelly, directrice des opérations du département Maghreb à la Banque mondiale, déclare : « En partant de l’initiative que le gouvernement avait prise pour préparer le budget citoyen avec la société civile, il y a eu un accord entre les deux parties et ceci pour mettre l’information à la disposition du public. Ce qui est intéressant dans certains cas, on voit bien que l’information est présentée simplement au niveau prévisionnel, mais le plus important, c’est ce qui a été réalisé. Or avec cette nouvelle structure, elle nous permet aussi d’avoir les prévisions et les réalisations (au niveau recettes et dépenses). Mais ce qui est d’autant plus intéressant, c’est qu’avec l’approche du budget par les résultats, ces données sont en grande partie extraites du système d’information de la gestion financière ».
Et d’ajouter: « En tant que directrice du Maghreb, je dirais que c’est une grande première, que la Tunisie a pris une longueur d’avance par rapport aux autres pays. La Tunisie s’oriente véritablement dans une approche de budget par les résultats, il serait important d’avoir des indicateurs dans différents secteurs tels que la santé, l’éducation ou autres, qu’on puisse comparer la performance réalisée par rapport au niveau d’efforts dans les différents programmes ».
Interrogée sur l’accompagnement de la Banque mondiale, Mme Marie Nelly répond: « Nous sommes dans le processus de mise au point de notre stratégie d’accompagnement du gouvernement pour les cinq prochaines années 2016-2020. Quand on parle de gouvernance, on parle de note d’orientation du gouvernement qui a érigé la gouvernance comme étant un pilier ».
Selon elle, la prochaine étape sera d’appuyer la loi organique du budget, un instrument qui renforcera davantage la capacité du ministère à savoir appliquer les règles de transparence, aller plus loin dans la gestion prévisionnelle par les résultats, avoir une planification multi-annuelle qui soit en harmonie avec les stratégies sectorielles qui sont prises, entre autres. « Cependant, en ce qui nous concerne, nous souhaitons accompagner le gouvernement en particulier, pour aller plus loin dans la performance des services, notamment en matière de la qualité des services publics, où les bénéficiaires pourront interroger le gouvernement à partir de chiffres qu’ils ont obtenus, renforcer le système de gestion mais aussi accompagner les départements sectoriels dans l’utilisation de cet instrument, qui est un instrument de gestion et de prise de décision », dit-elle.
Elle conclut: « Comme mot de la fin, je dis toujours que l’échec n’est pas une option. Il faut toujours aller de l’avant et tout ce qu’on fait, on doit le faire avec passion quel que soit le métier que l’on exerce et j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de personnes, de mentors. J’ajouterais qu’il faut avoir un espace pour l’humain et pour la jeunesse parce qu’on apprend beaucoup en écoutant les jeunes, en les accompagnant, et c’est en partie la prochaine étape que compte lancer la Banque mondiale ».