Consacrée aux opportunités du marché africain, la 6e édition de l’Observatoire du développement international, une étude annuelle sur les pratiques et les tendances du développement, révèle que la part des activités africaines dans le chiffre d’affaires (CA) des grandes entreprises françaises va augmenter de 75% au cours des dix prochaines années.
L’étude, qui se base sur un sondage réalisé auprès des directions internationales de 800 entreprises françaises, montre aussi que le pourcentage des entreprises qui déclarent que l’Afrique représente moins de 5% de leur chiffre d’affaires est passé de 57% en 2005 à 38% en 2015. Et ce pourcentage continuera à baisser durant les années à venir pour ne représenter que 14% en 2020.
Plus de la moitié des entreprises interrogées s’attendent à ce que leur chiffre d’affaires soit constitué dans une proportion allant de 5 à 20% par des activités déployées en Afrique dans cinq ans, et une entreprise sur cinq évalue cette projection à plus de 50% du CA.
L’étude du cabinet de conseil Bearing Point , relayée par notre confrère le site Ecofin, fait ressortir que la Côte d’Ivoire arrive en tête des pays les plus attractifs en Afrique, avec une implantation de 50% des entreprises interrogées, suivie de l’Afrique du Sud et du Maroc (40%).
Malgré l’instabilité politique, l’Egypte ressort comme une destination prometteuse en raison notamment de ses ressources énergétiques abondantes.
L’étude souligne, par ailleurs, que la réussite des entreprises séduites par les perspectives du marché africain est conditionnée par leur capacité à développer leurs activités en fonction de la demande locale. L’hétérogénéité des populations, de leurs besoins et de leurs aspirations croissantes, corrélée à une grande disparité du développement des entreprises et des structures publiques locales, conduisent les entreprises occidentales à adapter leur segmentation, à la spécialiser dans l’adressage du marché africain.
Bearing Point fait également remarquer que les entreprises qui tentent de se développer en Afrique rencontrent une compétition croissante des concurrents locaux très redoutables, qui bousculent le paysage concurrentiel, grâce à leur connaissance approfondie des marchés (besoins clients, infrastructures institutionnelles, tissu économique), mais aussi grâce à une compétitivité des prix qui fragilise la position des acteurs occidentaux. 43% des entreprises sondées précisent en effet que leurs concurrents viennent d’Afrique contre 22% qui répondent que leurs concurrents viennent d’Europe.