Lors de sa visite à Sidi Bouzid pour la commémoration du cinquième anniversaire du déclenchement de la révolution du 14 janvier, le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, est revenu sur la sentence complémentaire prononcée contre les six jeunes accusés d’homosexualité, à savoir le bannissement de la ville pendant cinq ans. Il a indiqué qu’il n’envisage pas d’interférer dans le travail de la justice, « cependant il y a des choses inconcevables et inadmissibles ». Dans le même contexte, le Président de la République a rappelé que le bannissement a bel et bien été aboli du Code pénal.
Le Président de la République a également commenté l’arrestation de Afra Ben Azza, activiste de la société civile, âgée de 17 ans, arrêtée lors d’une manifestation contre la privatisation du café historique Sidi Bou Makhlouf et accusée d’avoir proféré des insultes contre les agents de l’ordre. BCE a fait remarquer qu’il est inconcevable qu’une fille de cet âge soit jugée en état d’arrestation. « Je connais les conditions d’arrestation dans les geôles et une journée vaut un an », indique-t-il et de conclure que la situation doit subir un changement.
Et d’ailleurs, le ministère de l’Intérieur n’a pas tardé à publier un communiqué dans lequel il a annoncé que « le ministre de l’Intérieur a chargé deux inspecteurs de l’Inspection générale de la Sûreté nationale de se rendre au Kef pour faire une enquête administrative précise et poussée sur les circonstances de l’arrestation de la jeune fille Azza Ben Arfa ».