L’heure du jugement a sonné. Ce lundi à 10h, Joseph Blatter et Michel Platini ont été bannis pour huit ans du monde du football, au terme d’une année marquée par un énorme scandale de corruption.
Le Suisse et le Français sont les deux hommes les plus puissants de la planète football. Une telle sanction est un symbole très fort dans le cas de Blatter, 79 ans. Mais elle aura des conséquences infiniment plus lourdes pour Platini, 60 ans, qui, contrairement au Suisse, est censé avoir l’avenir devant lui. Le Français sera alors privé de la présidence de l’UEFA et ne pourra prétendre à la succession de Blatter à la tête de la Fifa, le 26 février 2016.
Ainsi, si les charges de corruption avérée n’ont pas été retenues, les instances internes du monde du football ont jugé Blatter et Platini coupables de « conflit d’intérêts » et de « gestion déloyale« . Les deux hommes devront également s’acquitter d’une amende s’élevant à 74.000 euros pour Platini et 46.300 Blatter.
Rappelons que la chambre d’instruction de la commission d’éthique de la Fédération internationale de football ( FIFA ) avait requis une radiation à vie contre Platini, président de l’Union européenne des associations de football ( UEFA ). Il lui est reproché d’avoir perçu, en 2011, 1,8 million d’euros de Joseph Blatter, président démissionnaire de la FIFA, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
« Ce bannissement requis est conditionné à la preuve d’une corruption. Mais il y a clairement une démesure de la peine requise. Elle ne repose sur rien dans le dossier », s’est écrié l’avocat de Michel Platini.
Un recours en appel devant la FIFA est toujours possible, et même en dernière instance devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), mais l’enchaînement des recours risque d’être défavorable à Platini dans sa course à l’investiture de la FIFA.