Hocine Aït Ahmed est décédé à l’hôpital « des suites d’une longue maladie », a indiqué le Front des forces socialistes dans un communiqué sans mentionner de quoi il souffrait. Le parti, que Hocine Aït-Ahmed avait fondé en 1963, a fait part de son immense douleur. L’Algérie a décrété un deuil national de huit jours.
Depuis quelques années, Hocine Aït Ahmed se faisait plus discret. En 2013, l’opposant historique algérien avait ainsi annoncé son intention de quitter la présidence du Front des forces socialistes (FFS), qu’il occupait depuis sa création, en 1963.
Cet opposant irréductible, rapporte l’AFP, est le seul survivant des « fils de la Toussaint » qui avaient déclenché la guerre d’indépendance, le 1er novembre 1954. Né le 20 août 1926 à Aïn El-Hammam en Kabylie, Aït Ahmed est élu député de la première Assemblée nationale en 1962, mais il s’oppose à Ahmed Ben Bella, devenu président, et crée en 1963 le FFS et des maquis de résistance en Kabylie.
Arrêté en 1964, il est condamné à mort puis gracié. Il s’évade en avril 1966 et s’installe alors à Lausanne, en Suisse, d’où il rentrera à Alger en décembre 1989, après 23 ans d’exil. Les autorités avaient alors reconnu la légalité du FFS, dans la foulée du multipartisme.
En juillet 1992, il s’exile à nouveau puis signe en janvier 1995 l’accord de Sant’ Egidio, à Rome, demandant au pouvoir d’ouvrir des négociations pour mettre fin à la guerre civile. Parmi les signataires, le Front islamique du salut (FIS, dissous).
En avril 1999, il se retire de l’élection présidentielle avec cinq autres candidats pour dénoncer une fraude annoncée en faveur d’Abdelaziz Bouteflika, qui sera réélu en 2004 et en 2009. Pour ses vieux jours, il avait élu domicile en Suisse.