Le nombre de journalistes tués est l’objet d’une forte inquiétude, annonce le rapport de Reporters sans frontières publié sur son site, mardi 29 décembre.
Les journalistes risquent chaque jour leurs vies en raison de leur fonction. Ils sont 67 journalistes à avoir été tués sur le terrain en ayant été visés en tant que journalistes, et 110 autres tués sans que RSF ait pu établir avec certitude s’ils étaient la cible.
En tête du classement arrive l’Irak, premier pays où le nombre des journalistes tués dans l’exercice de leur fonction s’élève à neuf, suivis de la Syrie et de la France, qui occupe, en revanche, le troisième rang, à cause de l’attentat terroriste contre le journal satirique “Charlie Hebdo”( le nombre des journalistes tués s’élèvant à huit). Et d’ailleurs RSF déclare : « Une tragédie inédite : jamais un pays occidental n’avait connu une telle hécatombe. Depuis le mois de janvier, les journalistes ou collaborateurs de Charlie-Hebdo vivent sous haute protection ».
En lien avec “des morts suspectes”, Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG, déclare « Les 110 reporters tués cette année doivent générer des réactions à la hauteur de l’urgence : un représentant spécial pour la protection des journalistes auprès du secrétaire général des Nations unies doit être nommé sans tarder ».
Journalistes en prison ou en otage
Ils sont 153 journalistes détenus en prison dans le monde et 54 autres sont pris en otage.
En tête des pays où on rencontre des journalistes pris en otage cette année, figurent la Syrie, le Yémen, suivis de l’Irak et de la Libye.
En revanche, pour les journalistes emprisonnés, on retrouve la Chine avec 23 journalistes détenus, suivie de l’Egypte ( 22 journalistes emprisonnés) et de l’Iran ( 18 journalistes détenus).
Dans son rapport annuel, pour améliorer les outils de protection des journalistes dans le monde, RSF a adressé toute une liste de recommandations au secrétaire général des Nations unies, parmi lesquelles figurent la création d’un poste de représentant spécial sur la protection des journalistes auprès du secrétaire général de l’ONU, qui disposerait du poids politique et de la capacité d’alerte nécessaires pour défendre efficacement les journalistes, mais aussi la saisie de la Cour pénale internationale ( CPI ) par le Conseil de sécurité quand des crimes de guerre sont commis contre des journalistes.
Pour rappel, le 27 avril 2015, RSF avait réclamé au Conseil de sécurité de « tout faire pour obtenir que l’affaire des journalistes en Syrie et en Irak soit déférée au procureur de la Cour pénale internationale. Seul le Conseil de sécurité peut, au titre du maintien de la paix et de la sécurité internationales, obtenir de la CPI qu’elle enquête et poursuive les responsables des crimes de guerre contre les journalistes dans les pays qui ne font pas partie de la Cour », lit-on dans le bilan annuel.
Le même jour, le « Committee to Protect Journalists », basé à New York, a annoncé dans son rapport annuel, que 40% des journalistes ont trouvé la mort à cause des groupes islamistes comme al Qaida et Daech.
En Tunisie, la disparition en Libye des deux journalistes Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari a causé un grand émoi aussi bien sur le plan national qu’international, depuis le 8 septembre 2014. Si certains disent qu’ils seraient morts, en revanche d’autres affirment le contraire, à savoir qu’ils seraient en vie, tel le ministère des Affaires étrangères, dans un récent communiqué, onze mois après leur disparition.