L’Arabie Saoudite a décidé d’augmenter de 50 à 70% certains prix, tels ceux de l’énergie, dans le cadre d’une révision des subventions touchant les prix de l’électricité, de l’eau, du diesel et d’autres produits pétroliers, largement subventionnés dans le royaume.
Ces décisions interviennent quelques heures après l’annonce par le royaume d’un déficit budgétaire record de 98 milliards de dollars en 2015 et l’adoption d’un budget 2016 également largement déficitaire, en raison de l’effondrement des prix du pétrole, matière première dont l’Arabie est le premier exportateur mondial.
Selon la décision du Conseil des ministres, rapporte notre confrère l’Indépendant, le prix de l’essence sans plomb 95 augmente ainsi de 50%, passant de 0,60 riyals à 0,90 riyals (0,24 dollar) le litre, et celui de l’essence 91 de 67%, passant de 0,45 riyals à 0,75 riyals (0,20 dollar) le litre. Les prix de l’essence dans la région du Golfe sont parmi les moins chers du monde.
Le Conseil des ministres a indiqué que l’augmentation des prix de l’essence était destinée à s’aligner sur le marché international. Le ministère des Finances a annoncé lundi une série de mesures d’austérité pour contenir les dépenses publiques, incluant un programme sur cinq ans afin de réduire les subventions sur les prix de l’eau et des produits pétroliers. La question des subventions est très sensible en Arabie Saoudite où les habitants sont habitués à bénéficier des services publics et des carburants à des coûts très bas.
Dans la foulée, la TVA va être introduite pour la première fois dans le royaume sur les produits de luxe jusqu’alors épargnés.
L’Arabie Saoudite emboîte le pas aux Emirats Arabes Unis, devenus cette année la première des pétromonarchies du Golfe à libéraliser les prix du carburant. Parmi les autres monarchies du Conseil de coopération du Golfe ( CCG ), le Koweït aussi a levé les subventions sur le diesel et le kérosène et envisage maintenant d’autres réductions pour l’électricité et l’essence. Et Bahreïn a suivi l’exemple lundi en annonçant une réduction des subventions sur le diesel et le kérosène à partir de janvier.
Si cette crise liée à la surabondance de l’offre pétrolière affecte l’Arabie Saoudite, ses réserves monétaires de l’ordre de plus de 650 milliards de dollars et ses placements financiers lui permettent néanmoins de voir l’avenir sereinement. Cependant que d’autres pays sont touchés de plein fouet, comme l’Algérie, le Venezuela et l’Angola, qui tirent l’essentiel de leur richesse de la manne pétrolière et qui sont au bord de l’asphyxie.