Le quotidien allemand Sächsische Zeitung, qui cite des chiffres gouvernementaux non encore rendus publics, affirme que 1,1 million de migrants sont arrivés en Allemagne en 2015. C’est cinq fois plus qu’en 2014, lorsque l’Allemagne avait enregistré un peu plus de 200 000 demandes d’asile sur l’année.
Le journal dit s’appuyer sur les « statistiques gouvernementales qui n’ont pas encore été rendues publiques », à savoir celles du système EASY qui comptabilise les migrants arrivant dans le pays et prévoyant d’y demander l’asile.
Le gouvernement, souligne l’AFP, a toujours dit qu’il ne communiquerait pas sur les chiffres de 2015 avant début janvier. Une responsable régionale allemande, la ministre des Affaires sociales du Land de Bavière, limitrophe de l’Autriche et par où arrivent la quasi-totalité des migrants en Allemagne, Emilia Müller, a aussi fait état mercredi d’un chiffre de près de 1,1 million de demandeurs d’asile. « Nous avons plus que jamais besoin d’une limitation efficace de l’immigration que l’Allemagne ne peut pas durablement supporter », a-t-elle déclaré, alors que la chancelière Angela Merkel se refuse à limiter le nombre d’entrées de manière unilatérale.
A noter que l’Allemagne avait enregistré en novembre 964 574 migrants depuis le début de l’année. Rien qu’en novembre, 206 101 demandeurs d’asile supplémentaires avaient été répertoriés. En décembre, l’Allemagne a en revanche accueilli beaucoup moins de demandeurs d’asile que le mois précédent, écrit le Sächsische Zeitung, qui cite le chiffre de 117 000 migrants enregistrés jusqu’à mardi dernier. « 4 000 personnes arrivent chaque jour », ce qui devrait porter le nombre de candidats à l’asile à « 125 000 d’ici » le 31 décembre, poursuit le quotidien.
L’Allemagne, premier pays d’accueil en Europe, n’a cessé de souligner par la voix de sa chancelière que les pays de l’UE, très réticents à accueillir toujours plus de migrants, avaient un devoir moral envers les réfugiés fuyant la guerre ou la répression. Mais Berlin a fini par durcir par petites touches le traitement des dossiers des nouveaux arrivants pour tenter de réduire l’afflux.
Soumise à de fortes pressions, notamment dans son propre camp conservateur, Angela Merkel s’est engagée à faire réduire ce nombre, mais dans le cadre d’une solution de contingents négociés au niveau européen et en liaison avec la Turquie, par laquelle passe la plupart des réfugiés.