Le premier rapport sur le climat des affaires local, élaboré récemment par l’IACE, a démontré que l’indice moyen d’attractivité dans les 24 gouvernorats est de l’ordre de 3.34/10. Il en ressort que 13 gouvernorats sont en dessous de la moyenne.
Ce rapport a ainsi dévoilé que l’indice le plus faible est observé dans le gouvernorat de Kébili avec 1.96/10, alors que l’indice le plus élevé est enregistré dans le gouvernorat de Tunis avec 5.56/10.
A cet égard, le développement régional figure parmi les défis prioritaires de l’année 2016, et ce, afin de stimuler l’emploi au niveau local, promouvoir l’équilibre régional, permettre les synergies et surtout instaurer une politique sociale qui encourage la participation des citoyens et l’obligation de rendre des comptes au niveau local.
Pour ce faire, Moez Joudi, expert en gouvernance, nous a affirmé qu’il importe, en premier lieu, de mettre en place une vision globale de développement basée sur un plan d’actions, des étapes de développement, des mesures et des réformes approfondies, et ce, dans le but d’aboutir à une approche de développement régional.
Cette approche peut être, selon ses propos, axée sur le modèle de Ricardo, tout en tenant compte des spécificités de chaque région (ressources naturelles, ressources humaines, identité régionale…) ou sur un développement économique global.
En second lieu, l’expert a mis l’accent sur la problématique de gouvernance, signalant que le système de gouvernance actuel n’est pas propice au développement régional, vu que le pouvoir est trop centralisé. Et puisque le pouvoir actuel est encore instable, le système de gouvernance demeure un handicap au développement régional.
Par conséquent, les régions restent encore dans l’attente des champs tributaires. Pour résoudre ce problème de gouvernance, Moez Joudi a recommandé de miser sur la gouvernance locale et régionale en déléguant des décisions claires et de reconstruire des structures régionales…
Dans ce sens, l’expert a mis l’accent sur les problèmes du fonctionnement de l’Etat, soulignant qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de contre-pouvoir qui devient un handicap au développement régional. Ce dernier nécessite également la création de filières régionales, tel l’exemple d’une filière de marbre à Thala, un travail approfondi sur l’attractivité régionale pour attirer plus d’IDE et une optimisation des taux de réalisation des projets d’investissements dans les régions de l’intérieur.
Au final, M. Joudi a estimé l’urgence d’opter pour une vision pour les cinq ou dix ans à venir, basée sur une approche bottom-up (ascendante) et non pas top-down (descendante), tout en prenant en considération les particularités régionales.
«Cette approche bottom-up doit être réalisée via une cartographie de développement de chaque région. Sans cette vision, la problématique de développement régional reste une navigation à vue », conclut-il.