L’exportation du lait vers l’Algérie est une solution sur le moyen terme qui ne peut pas résoudre la problématique de l’excédent de la production laitière en Tunisie affirme le vice-président de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la pêche ( UTAP ), Adel Messaoudi, en commentant cette mesure.
Le problème de l’excédent de la production laitière ne date pas d’hier. Elle est le résultat de plusieurs cumuls qui se sont succédé à travers les années, d’après la même source. Avant, l’excédent de la production laitière était exporté vers le marché libyen, « cette procédure ne posait pas de souci et se faisait sans aucun problème ».
Cependant, en avril 2015, le ministère du Commerce a interdit l’exportation du lait vers la Libye et la raison qu’il a avancé était relative au besoin du marché local, notamment avec l’approche du mois de Ramadan. « Notons que pendant cette période, le marché libyen avait besoin de 15 millions de litre de lait », regrette-t-il.
Le résultat, d’après Adel Messaoudi, a été décevant car la Turquie s’est emparée du marché et a pu vendre son lait à 900 mille le litre surle marché libyen, ce qui constitue une perte pour les producteurs tunisiens. « Cette décision a généré l’augmentation de l’excédent pour arriver à 60 millions de litres aujourd’hui. Les centrales laitières ne peuvent plus recevoir toutes ces quantités étant donné qu’elles dépassent leur capacité d’accueil ».
Toutes ces raisons ont provoqué la colère des agriculteurs tunisiens qui ne peuvent plus vendre leur production et se sont trouvés dans l’obligation de les déverser dans les rues en forme de protestation, notamment dans les régions où les pertes ont été considérables.
Notons qu’une réunion tripartite entre le président de l’UTAP, le ministre de l’Agriculture et le ministre du Commerce aura lieu pour se pencher sur entre autre la production laitière.
Il est à rappeler qu’une délégation tunisienne s’est déplacée en Algérie pour négocier la possibilité de l’exportation de l’excédent du lait à ce pays voisin.