Dans une interview exclusive accordée au Magazine Le Manager (Janvier 2016 – N°125), Fadhel Abdelkéfi, directeur général de Tunisie Valeurs, a voulu en finir avec ce faisceau de malentendus et débroussailler le cliché associant la Bourse au libéralisme débridé.
Il déplore qu’aujourd’hui plus personne n’ose parler de privatisation. «Privatisation est devenue un terme tabou, c’est quasiment anti-révolutionnaire », a-t-il répliqué. Et d’ajouter que les gens doivent pourtant savoir que 45% de la dette publique est gérée par les SICAV. La Bourse est une institution publique.
Il propose également une mise en force d’un plan pour aider et encourager les privés à aller sur les marchés boursiers.
Il considère que les banquiers commerciaux doivent arrêter d’accorder des crédits à des clients dont les taux d’endettement culminent à 400 et 500% et ne plus accepter qu’un crédit paie un autre, mais plutôt les aider à se restructurer à travers leurs banques d’investissements.
« J’appelle tous mes confrères banquiers commerciaux à reconsidérer leur stratégie dans le sens de renforcer le département du haut de bilan, pour accompagner leur clientèle à venir s’introduire en Bourse, à se restructurer, à lever de la dette, à lever des fonds propres car toutes les entreprises sont clientes des banques », a déclaré M. Abdelkéfi.
Concernant l’ouverture des marchés, il a cité le cas de la SFBT pour qui cela a pris une année mais qui in fine a doublé sa capitalisation. « C’est la personne qui a les manettes en main, qui est en charge de l’implémentation des réformes, qui peut faire quelque chose », a-t-il souligné.
Diplômé de la Faculté des Sciences économiques de l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne, Fadhel Abdelkéfi, puisque c’est de lui dont il s’agit, est DG de Tunisie Valeurs et ancien président de la Bourse de Tunis.