Pourquoi un remaniement partiel aujourd’hui ? Serait-ce un véritable coup de tonnerre politique ? Après moins d’un an de mandature, (23 janvier 2015), le Chef du gouvernement Essid a en effet présenté un large remaniement qui touche dix ministères. Cette nouvelle composition ministérielle était tant attendue, mais le choix du timing est-il judicieux ?
Le poste de la Justice a été attribué à Omar Mansour, un ancien gouverneur de l’Ariana. Jointe par téléphone, Mme Raoudha Laâbidi, présidente du Syndicat des magistrats tunisiens ( SMT ), a notamment affirmé que c’est une bonne décision de nommer Omar Mansour à la tête du ministère de la Justice, sachant que cette institution a longtemps été fragilisée.
Elle déclare : « Il faut savoir que le nouveau ministre de la Justice, Omar Mansour, a fait des efforts considérables. Voyez ce qu’il a réalisé en si peu de temps quand il était gouverneur à l’Ariana, notamment dans sa lutte contre l’encombrement de la circulation et la prolifération du transport informel, entre autres exemples. Je pense que c’est l’homme de la situation et c’est une personne qui ose. Depuis le 14 janvier et jusqu’à ce jour, nous sommes restés dans l’attente d’une personne qui sait faire la différence ».
Elle poursuit : « Les défis sur lesquels le ministre de la Justice devra se pencher, entre autres, concernent le réexamen des nominations qui ont été réalisées dans les tribunaux sous la Troïka, l’infrastructure des tribunaux, les conditions de travail des magistrats. Cela dit, il est vrai qu’il y a d’énormes challenges à relever et que tout n’est pas joué d’avance. D’ailleurs, il est grand temps que le pouvoir judiciaire reprenne le dessus, après une longue absence. Vous savez, si quelqu’un réussit son travail au poste où il est nommé, c’est la Tunisie qui est gagnante ».
Et d’ajouter: « Mais le petit bémol que je formulerais, concerne la nomination du ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub. Personnellement, je trouve que Mohamed Najem Gharsalli a réussi en tant que ministre de l’Intérieur. En témoignent les efforts qu’il a fournis. Maintenant, c’est le Chef du gouvernement Habib Essid qui devrait s’expliquer sur les raisons de son remplacement. Et là je ne suis pas la seule à me poser cette question, il y a certains députés qui ont fait la même remarque ».
« On aimerait bien connaître les raisons d’une part, pour mieux juger après. En somme, on ne change jamais une équipe gagnante. Mais je dirais, laissons le temps au temps, après on pourra en juger », conclut-elle.