Moins d’un an après sa nomination à la tête du gouvernement, Habib Essid, Chef du gouvernement, a enfin procédé au remaniement ministériel tant attendu mais qui est loin de faire l’unanimité auprès des acteurs politiques, notamment ceux de l’opposition.
Joint par téléphone, Mohamed Bennour, l’ancien porte-parole d’Ettakatol, a exprimé son inquiétude quant à la participation de certains ministres. Il a déclaré: « Personnellement, la participation de certains ministres ne me dit rien de bon. Telle la nomination de Mohsen Hassen, à la tête du ministère du Commerce. Je trouve qu’il n’a pas sa place dans un gouvernement qui prétend restaurer le prestige de l’Etat ».
« Il faut comprendre, poursuit-il, que sur le plan sécuritaire, nous sommes en guerre contre le terrorisme. Cela dit, remplacer un ministre de l’Intérieur par un autre, n’est pas une tâche aussi aisée surtout quand il s’agit de l’une des plus importantes institutions de l’Etat. Cependant, on verra bien si le nouveau ministre, Hédi Majdoub, continuera dans le même sillage que son prédécesseur Mohamed Najem Gharsalli. On attend de voir. Mais j’estime que le plus important est que les Tunisiens se sentent en sécurité ».
Évoquant la réaction de certains députés de l’opposition, ou encore le communiqué de l’Ugtt (l’Union générale des travailleurs tunisiens) qui estime que la nomination des nouveaux ministres a été faite d’une façon partisane, M Bennour a répondu : “Je ne suis pas étonné parce que d’une part, les deux partis Nidaa Tounes et Ennahdha travaillent en étroite collaboration. Mais ce que je relève c’est qu’à un moment donné de sa campagne électorale, Nidaa Tounes a bien dit haut et fort qu’il ne s’allierait pas avec Ennahdha, et voyez les résultats”.
Toujours est-il que les défis à relever sont de taille : le gouvernement actuel doit faire preuve d’efficacité, lutter contre le chômage qui atteint les 15.3%, selon l’Institut national de la statistique (INS), une inflation qui a atteint les 4.1% en décembre dernier. Mais l’enjeu principal reste la lutte contre le terrorisme.
Les Tunisiens restent dans l’expectative.