Houssem Ben Azouz, président du Groupement professionnel du Tourisme, qui relève de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), a affirmé que les chiffres publiés au mois de décembre sur le nombre des hôtels qui ont fermé est exact et qu’il est le résultat d’enquêtes faites sur terrain et par téléphone. « Nous avons contacté tous les hôtels dans le cadre de cette étude », affirme-t-il
Dans le même contexte, il a indiqué que la situation catastrophique du tourisme n’a pas épargné les agences de voyages. Il ajoute : « D’ailleurs la Fédération tunisienne des agences de voyages mentionne un bilan de 300 agences qui ont fermé. Celles qui travaillent avec des tour-opérateurs étrangers sont les plus touchées par la crise », regrette-t-il. Sans mentionner les guides touristiques qui se retrouvent au chômage. D’après les estimations de l’intervenant, 80% des 1300 guides touristiques chôment. Certains ont même quitté le pays à la recherche d’autres opportunités à l’étranger.
Quelques hôtels ont pu échapper à la crise, et ce, grâce au tourisme intérieur et au tourisme de voisinage. Les autres ont dû fermer étant donné la perte de 65% de touristes européens, s’alarme-t-il. « La crise touristique actuelle est la plus grave depuis les années 60 », affirme-t-il. Des chiffres mensuels seront communiqués aux médias sur la situation du secteur touristique et sur les agences de voyages, les hôtels et les autres intervenants dans le domaine du tourisme.
A propos du chômage, la crise concerne 95 mille emplois directs sans oublier les emplois induits par le tourisme (bâtiment, agriculture et autre).
Mounir Salhi, spécialiste en tourisme et membre du Groupement professionnel du Tourisme, a indiqué que pendant les vingt dernières années, on a parlé du secteur touristique avec la langue de bois. En 2000, les recettes touristiques ont atteint 1800 millions d’euros et dix ans plus tard, le pays n’a pas évolué et génère la même recette touristique et pourtant plusieurs hôtels ont été construits pendant les dix ans : « Tous ces hôtels additionnels n’ont pas apporté de recettes additionnelles », assène-t-il . Il a critiqué sévèrement la gestion du mouvement Ennahdha du secteur touristique suite aux élections du 23 ctobre 2011. « D’autres pays ont connu le terrorisme à l’instar de la France avec l’attaque de Charlie Hebdo cependant, elle a pu surmonter la crise, contrairement au tourisme tunisien. »