Cela fait des mois que le parti Nidaa Tounes connaît des crises successives, comme celles de la démission des 17 députés du bloc parlementaire et de son secrétaire général Mohsen Marzouk. Aujourd’hui la scission avec le parti est une réalité et un nouveau parti est en train de naître. Pour la nouvelle composition politique, les élections municipales sont l’objectif visé.
Ce dimanche, à 11 heures, avec une heure de retard sur le coup d’envoi initial, le meeting populaire des « dissidents » a démarré, dans une ambiance festive, les présents entonnant des chants engagés, comme “Beni watani” de Oulaya, ou encore “Enti Sout”. Ils étaient 1700 personnes présentes, venues des quatre coins du pays.
Lors d’un point de presse, à l’issue du meeting, l’ancien secrétaire général de Nidaa Tounes est revenu sur la déception des Tunisiens quant au paysage politique offert, en se référant à la coalition entre Ennahdha et Nidaa Tounes. Selon Mohsen Marzouz, la décision de créer un parti intervient sur fond de démarche englobant une approche plutôt moderniste, laïcisante et non laïque, qui s’attache à défendre les acquis de la République, le respect de la Constitution, les acquis de la liberté individuelle et collective.
Et de poursuivre : « En outre, nous sommes fiers de ce que notre pays figure parmi les pays démocratiques. Cependant, pour assurer cette continuité, il faut qu’il y ait cette diversité dans le paysage politique ».
Et d’ajouter: « Il est clair que nous nous trouvons en compétition avec les autres partis, mais notre objectif est de remporter les élections municipales. Et la question que nous nous posons est de savoir comment être au service des citoyens ».
« Il s’agit d’une réflexion qu’il faudrait développer davantage durant les deux mois à venir, et jusqu’à la date du congrès qui aura lieu le 2 mars. A mon avis, nous allons offrir aux Tunisiens un nouveau modèle politique ».
Présent lors de ce point de presse, Mustapha Ben Ahmed, un des députés démissionnaires de Nidaa Tounes a expliqué sa présence aujourd’hui en déclarant: « Je suis très optimisme, parce que j’ai confiance dans l’engagement de notre base. Ce qui va se passer pour commencer c’est la création d’un bloc parlementaire autonome. Et une fois ce bloc créé, on discutera sur les éventuelles possibilités de création d’un parti. Mais il est encore trop tôt pour se prononcer, attendons de voir sur le plan juridique et administratif comment cela se présentera. Pour l’instant on ignore encore quelle sera notre position, sera-t-elle dans l’opposition ou non ».
De son coté, Mondher Bel Hadj Ali, ancien député de Nidaa Tounes, a affirmé que l’importance de ce changement réside dans le clivage politique : « Notre vision d’aujourd’hui, est de réaliser une nouvelle politique, économique et surtout faire participer autant de femmes que de jeunes dans ce processus de transition démocratique, sans pour autant oublier qu’il faut travailler sur l’équilibre régional, et faire retrouver à la Tunisie sa position dans le monde ».
Evoquant la question du remaniement ministériel, il a répondu : « Après moins d’un an, voilà qu’on se retrouve encore une fois avec une troisième version de la composition ministérielle. Il est évident qu’il s’agit d’un manque de sérieux. Ce qui veut dire que nous sommes face à une situation d’insécurité qui ne rassure pas pour autant les partenaires de la Tunisie à différents niveaux : investissement, développement économique, et autres ».
Et de conclure : « Cependant notre approche aujourd’hui n’est pas une approche d’équilibre, mais de gagnant. Nous ne cherchons pas un équilibre sur l’échiquier politique. Il faut se rappeler que le mouvement Ennahdha a gagné les élections de 2011. En 2014, nous avons remporté les élections avec une majorité relative. Cela dit, il est temps de prendre les devants, il faut aller à une véritable majorité absolue. Je dirais que ce n’est pas une question d’équilibre mais de victoire et nous gagnerons cette fois-ci ».