«L’adaptation de la formation professionnelle aux besoins des entreprises», tel était le thème du petit-déjeuner-débat organisé, ce matin, par les chambres mixtes tuniso-française ( CTFCI ), tuniso-italienne ( CTICI ) et tuniso-allemande ( AHK ).
Animant ce débat, Zied Ladhari, ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi a mis l’accent sur la situation actuelle du dispositif national de la formation professionnelle ( FP ), qui est caractérisée, d’après lui, par une absence de vision globale commune du système national de développement des ressources humaines permettant de définir clairement et avec précision le rôle de la FP et sa place au sein du système. La faible réactivité du dispositif et sa faible capacité d’adaptation aux évolutions des besoins des entreprises, des individus, de la région et de la société, de même qu’un pilotage et une gestion qui ne permettent pas une gouvernance garantissant la satisfaction des besoins économiques et sociaux au niveau national et régional, sont aussi au cœur du débat sur le dispositif de FP.
Face à cette situation critique, une réforme approfondie s’impose. Cette réforme sera axée principalement sur un dispositif valorisant l’individu et produisant la réussite dans une complémentarité avec les autres composantes du système éducatif, un dispositif réactif issu à la fois des spécificités économiques et sociales du pays et capable de produire des compétences selon les normes internationales, un nouveau modèle de pilotage du dispositif définissant les rôles, les missions des structures ainsi que les règles de gestion et les relations entre elles, et un ancrage des principes de la gouvernance (transparence, redevabilité, équité…).
Elle nécessite également un partenariat effectif basé sur l’équilibre et l’engagement, caractérisé par une participation multi-acteurs à tous les niveaux (stratégique, régional, sectoriel, …), un renforcement des capacités du dispositif et une garantie de la consolidation et de la capitalisation des acquis, ainsi qu’un saut qualitatif qui permet au dispositif d’entrer dans une dynamique irréversible d’amélioration.
Pour se faire, il importe d’établir une vision globale et cohérente du dispositif national de développement des ressources humaines, garantir la qualité du dispositif en concordance avec les besoins de l’économie et du marché de l’emploi, instaurer une bonne gouvernance répondant aux aspirations des individus, des entreprises, de la société et de la région en harmonie avec le contrat social, l’économie et la décentralisation et un accompagnement des projets de la réforme qui sont de l’ordre de 14.
Zied Ladhari a estimé que ces projets de réforme seront les clés de la réussite d’une formation professionnelle plus adaptée aux besoins des entreprises tunisiennes. «Offrir aux jeunes une meilleure compréhension du monde des entreprises est la responsabilité de tous, secteurs public et privé, visant à faire face à ce fardeau très lourd et au chemin qui reste à faire», conclut-il.
A noter que 500 millions de dinars ont été mobilisés pour la réforme de la formation professionnelle pour les cinq ans à venir.