Le Conseil d’administration d’ONU- Femmes vient d’être remporté par la Tunisie. En effet, le Tunisien Khaled Khiari notre Ambassadeur-Représentant Permanent de la Tunisie auprès de l’ONU à New York a été désigné à la tête du conseil d’administration pour l’année 2016.
Une telle nomination gratifie les efforts de la Tunisie déployés en faveur des femmes malgré les défaillances juridiques en matière de lutte contre la violence et le renforcement de ses acquis depuis l’indépendance. Une consécration qui incite à renforcer les efforts pour la promotion de l’intégration des femmes dans tous les domaines. Pour honorer ce poste, des mesures devraient être adoptées pour pallier les défaillances juridiques qui entravent l’évolution de la femme tunisienne.
En premier lieu, l’égalité dans l’héritage, qui ne figure pas dans la législation tunisienne. Il convient de rappeler que le père fondateur de la Tunisie moderne, Habib Bourguiba, avait bien tenté d’instaurer l’égalité devant l’héritage mais sans succès. Ainsi, en Tunisie, le frère bénéficie de la double part de l’héritage par rapport à sa sœur. A la lumière de la nouvelle Constitution, qui prône davantage d’émancipation et de libertés pour les femmes , cet anachronisme ne devrait plus être de mise.
En deuxième lieu, une lutte plus ferme et plus rigoureuse devrait opposée à la violence contre les femmes . A ce jour, lors du dépôt d’une plainte au poste de police, des pressions s’exercent sur la plaignante. Chose qui n’arrive pas aux hommes lorsqu’ils portent plainte contre leurs épouses, d’après Radhia Jribi, présidente de l’Union Nationale Libre de la Femme tunisienne.
En troisième lieu, la femme tunisienne n’est pas autorisée à épouser un homme de confession autre que musulmane, à moins qu’il ne se convertisse à l’Islam. À quand la révision de toutes ces défaillances juridiques ?