Avec le retour de l’Iran sur la scène politique internationale, un nouveau paysage politique commandité par le mouvement sioniste mondial se dessine.
La guerre syrienne constitue assurément l’un des épisodes les plus dramatiques de l’histoire de l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale avec ses centaines de milliers de morts et de millions de réfugiés. Le contrôle d’immenses territoires par Daech pourrait être fatal au gouvernement d’Irak. Au Yémen, la prise de Sanaa par un groupe ethnique en conflit depuis toujours avec le pouvoir central est présentée comme une menace sur la mer Rouge. Les Talibans annoncent leur retour en Afghanistan.
Depuis que les Etats-Unis ont décidé de se retirer du Moyen-Orient- un repli stratégique- toute la région semble glisser dans un chaos contrôlé et commandité par le mouvement sioniste mondial, mettant en œuvre des forces antiques, culturelles, religieuses, ethniques.
En bref : ‘’le Moyen Orient compliqué’’, c’est un conflit commandité par le mouvement sioniste mondial.
C’est un conflit des civilisations, entre l’Orient islamique et l’Occident chrétien, entre sunnites et chiites, sans solution autre que la construction de murailles. Pas d’explication politique apparente, pour analyser ces drames ou pour trouver des solutions. Le chaos s’installe dans la région, la manipulation sioniste est visible.
L’Iran et l’Arabie saoudite sont aujourd’hui les leaders du Moyen-Orient. Leur héritage culturel et religieux est conflictuel et pesant sur tout le monde arabo-musulman. Ce modèle d’analyse orientaliste est ancien et n’explique pas à lui seul les guerres actuelles. On constate que deux systèmes politiques, sociaux, culturels, économiques, internationaux s’affrontent ouvertement :
- Au nord, de Kaboul à Beyrouth en passant par Téhéran, Bagdad et Damas se trouve un axe des ‘’républiques’’, confrontées à des crises et des guerres, souvent opposées à l’Etat sioniste et aux États-Unis,
- Et au sud, d’Oman à la Jordanie en passant par l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, le Qatar et le Koweït se trouve un axe des monarchies, toutes très proches des pays occidentaux.
Pendant plus de 30 ans, l’Iran a été désigné comme la cause principale du terrorisme islamique, alors que l’Arabie saoudite et les monarchies pétrolières auraient été au contraire des alliées fidèles et modèles des pays occidentaux. Pourtant, si l’on a vite oublié que les attentats du 11 septembre 2001 ont été visiblement perpétrés par des Saoudiens, mais de pure fabrication sioniste, il est aujourd’hui plus difficile d’innocenter les monarchies pétrolières dans l’émergence de Daech qui semble échapper au contrôle de ses parrains.
Avec le repli stratégique des Etats-Unis, le Moyen-Orient semble échapper à tout contrôle ; l’Iran est de retour pour, a priori, équilibrer l’Arabie saoudite, selon l’agenda sioniste. Mais on ne change pas en quelques mois plus de trois décennies où la politique régionale des Occidentaux consistait à condamner l’Iran, en oubliant que la révolution iranienne était certes islamique, mais avait également été faite par des forces démocratiques, ‘’républicaines’’. D’où la réponse à l’énigme : diviser pour régner et servir les intérêts sionistes.
Depuis le renversement du Chah d’Iran en 1979, la ‘’menace iranienne’’ a servi d’explication à toutes les crises du Moyen-Orient, réellement orchestrées par les forces sionistes. Derrière les discours dénonçant les Etats de ‘’l’axe du mal’’, il s’agissait de lutter contre l’influence de l’Union Soviétique, contre l’islam politique, ou contre ceux qui contestaient la politique américaine ou celle d’Israël. Le rôle de l’Iran fut central dans la construction du mouvement libanais du Hezbollah, devenu le fer de lance de l’opposition à l’Etat sioniste. On oublie cependant que le fondement de la mise à l’écart de la République islamique de la communauté internationale, encouragée malheureusement par beaucoup de pays arabes, a été son opposition à la politique américaine.
La prise en otage des diplomates américains en 1979 fut un choc d’une ampleur exceptionnelle. Le renversement du ‘’régime de Téhéran’’ fut donc l’objectif principal de la politique américaine, de ses alliés sionistes, ainsi que des groupes politiques ‘’néoconservateurs’’ qui ont sans cesse cherché à bloquer toute amélioration des relations avec l’Iran. Ce fut le cas notamment en France, où l’influence de ce groupe de pression fut- et reste toujours- très efficace et dont les membres considèrent les Accords signés à Vienne le 14 juillet 2015 sur le nucléaire iranien comme un échec.
Il s’agit bien évidemment d’une comédie hollywoodienne, … l’objectif recherché est une guerre entre sunnites et chiites !!!
… Qu’attendent les pays du Golfe après leur succès?
Le point de départ de ce changement est sans conteste la volonté politique, d’inspiration sioniste, de Barak Obama de »remodeler » le Moyen-Orient, de prendre l’Iran au sérieux comme paramètre à forte contribution dans »l’équation chaotique », d’accepter la chute du Chah. Du côté iranien, le système politique s’est renforcé, devenant capable de négocier directement avec les six plus grandes puissances du monde. À l’évidence, ces accords dépassent la question très importante de la prolifération nucléaire, et consacrent le retour de l’Iran, comme acteur ‘’influent’’ de la politique, de l’économie et de la sécurité du Moyen-Orient et du monde musulman. J’espère que l’Iran n’avalera pas l’hameçon sioniste.
Ce nouveau paysage politique convient parfaitement aux néoconservateurs américains ou français, aux Israéliens, mais pas aux monarchies pétrolières pour qui les pays occidentaux avaient déroulé le tapis rouge après le renversement de la monarchie iranienne par la république islamique, … il ne conviendra pas non plus au monde musulman si l’Iran ne prend pas conscience du grand jeu sioniste.
La mise à l’écart de l’Iran par les USA a permis aux pays du Golfe de réaliser un des plus grands succès économiques et urbanistiques de l’histoire contemporaine : Dubaï est devenue la ‘’capitale’’ économique internationale. Le changement n’a pas seulement été économique mais surtout politique, car la guerre Irak-Iran, qui a duré 8 ans, n’avait pas permis de renverser la République iranienne malgré l’alliance de la plupart des pays de la région au sein du Conseil de coopération du Golfe qui soutenait Saddam Hussein. Il ne s’agissait pas alors d’abattre ‘’l’Iran chiite des mollahs’’ mais la république qui venait de destituer le Chah. Dans ce contexte, l’Arabie saoudite, avec son islam ultra-conservateur et son gouvernement sous contrôle américain, fut utilisée dès 1979 comme contre-feu à la révolution iranienne dont on ne retenait que la dimension religieuse. Contre le ‘’mauvais islam’’ révolutionnaire iranien, on soutenait le ‘’bon islam’’ saoudien … Tout cela pour servir les intérêts sionistes : diviser le monde musulman pour régner.
L’alliance Téhéran-Damas n’a rien de religieux
En 2011, les Occidentaux ont estimé que Bahar el-Assad serait renversé en quelques semaines par le ‘’printemps arabe’’. Le pouvoir était donc à prendre à Damas. Pour les monarchies pétrolières, c’était l’occasion de rompre l’axe des républiques, désigné comme ‘’l’axe chiite’’ dans les médias, où l’Iran avait un rôle central. Pourtant, l’alliance Téhéran-Damas n’a rien de religieux, la religion des Alaouites n’ayant aucun rapport avec le chiisme iranien. La Syrie était d’abord l’allié de l’Iran pendant la guerre Irak-Iran, et un allié contre l’Etat sioniste. L’Arabie et les monarchies ont alors immédiatement activé et mobilisé leurs milices et leurs réseaux jihadistes dont l’efficacité militaire a vite marginalisé les démocrates syriens.
L’Iran a donc rapidement renforcé son aide à la Syrie, non pas par solidarité islamique ou chiite, mais parce qu’il est inadmissible pour l’Iran que l’Arabie Saoudite contrôle la Syrie puis l’Irak dont le gouvernement est fragile. Car c’est la sécurité des frontières iraniennes qui est en jeu, alors que le souvenir des huit années de guerre avec l’Irak reste vif en Iran.
Pour l’Iran, Daech est une menace politique, une action de l’Arabie saoudite pour contrer le retour de la République islamique d’Iran dans les relations internationales. Cette guerre comme celle du Yémen est donc avant tout un conflit, pour le moment sur des terres étrangères, entre deux puissances régionales qui n’existaient pas comme telles il y a trente ans. Les identités culturelles ou religieuses, comme dans tous les conflits, sont mobilisées pour motiver les foules et les troupes, mais ce ne sont que des outils, souvent des écrans de fumée pour éviter de poser les vraies questions.
La ‘’guerre des civilisations’’ conduite par les Occidentaux et même la Russie est une stratégie pour affaiblir de nouveau les Etats émergents, au premier rang desquels l’Iran, mais aussi utile sur le plan économique et politique. Pour le moment, les pays occidentaux se contentent de renforcer les lois ‘’antiterroristes’’, effectuent quelques frappes aériennes pour maintenir l’équilibre instable entre les belligérants et faire durer le conflit. Le clan des républiques a beaucoup de progrès à faire pour devenir démocratique, les sociétés civiles y sont actives et pourraient faire évoluer les rapports de force intérieurs, comme en Iran. L’avenir de l’axe des monarchies semble moins évident … .